Reporters sans frontières proteste contre un projet d'amendement de la loi sur l'information
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Les autorités zimbabwéennes ont publié, le 18 juin 2004, un projet d'amendement de la loi de mars 2002 sur l'accès à l'information et la protection de la vie privée, renforçant encore un peu plus le contrôle de l'Etat sur une presse indépendante déjà considérablement affaiblie.
"La loi sur l'accès à l'information est l'instrument utilisé par le gouvernement de Robert Mugabe pour censurer les médias privés et faire taire toute voix dissidente. Les exemples du Daily News et plus récemment de The Tribune en sont des preuves manifestes. Avec cette réforme, les tribunaux se voient dotés de nouveaux pouvoirs de nuisance et de sanction", a déclaré Reporters sans frontières.
"Le Zimbabwe confirme son statut de pire pays d'Afrique australe en matière de liberté d'information. Nous demandons aux autorités de renoncer à ce projet d'amendement qui permet d'emprisonner un journaliste simplement pour avoir exercé son métier", a ajouté l'organisation.
La section 83 de la loi de 2002, qui interdit aux journalistes de travailler sans avoir reçu préalablement une accréditation d'un an renouvelable par la Commission des médias, va désormais prévoir des peines maximales de deux ans de prison en cas d'infraction.
Cette affaire fait écho à la récente suspension d'activité, le 10 juin dernier, de l'hebdomadaire The Tribune. Son propriétaire, Kindness Paradza, avait affirmé, suite à cette décision de la Commission, que le journal continuerait malgré tout de paraître.
Depuis deux ans, une centaine de journalistes se sont vu retirer leurs accréditations. Par ce projet, les autorités comptent ainsi les dissuader de poursuivre leurs activités.
Ce texte sera soumis dans quelques semaines au Parlement, composé essentiellement de députés du parti au pouvoir, la Zanu PF.
Publié le
Updated on
20.01.2016