Reporters sans frontières et le CEHURDES demandent au gouvernement et aux maoïstes de respecter leurs engagements en libérant les 12 journalistes toujours détenus dans le pays
Organisation :
Après s'être félicitées de la libération d'au moins neuf journalistes pour le seul mois de mars 2003, les organisations de défense de liberté de la presse Reporters sans frontières et le CEHURDES ont demandé au gouvernement népalais et à la direction du Parti communiste népalais (maoïste) de libérer tous les journalistes encore détenus dans le pays.
"Le processus de négociation a ouvert la voie à la libération des prisonniers politiques, notamment des journalistes, et à une amélioration de la situation de la liberté de la presse au Népal. Nous demandons aux deux parties de respecter leurs engagements et de mettre fin à une période terrible pour la liberté d'expression dans le pays", ont déclaré les directeurs des deux organisations dans deux lettres adressées respectivement au Premier ministre, Lokendra Bahadur Chand, et au leader maoïste en charge des négociations, Birendra Jhapali.
Onze journalistes, dont la plupart travaillaient pour des publications promaoïstes, sont toujours détenus au Népal. Ainsi, Muma Ram Khanal, directeur du quotidien promaoïste Dishabodh, est incarcéré dans un bâtiment de l'armée après avoir été torturé à plusieurs reprises. Komal Nath Baral, directeur de l'hebdomadaire Swaviman, est détenu depuis plus de quinze mois dans la prison de Kaski. Les autres journalistes emprisonnés sont : Janardan Biyog, Arjun Thapaliya, Bharat Sigdel, Dinesh Shrestha, Lal Bahadur Chalaunee, Anjan Kumar Himali, Niva Shah, Sanga Tamrakar et Kumar Pandit. Le gouvernement n'a par ailleurs jamais reconnu la mort en détention du directeur de publication promaoïste Krishna Sen, arrêté par les forces de sécurité le 20 mai 2002.
De leur côté, les maoïstes détiennent toujours le reporter radio Dhana Bahadur Rokka Magar depuis août 2002 dans la région de Surket (ouest du pays). Malgré les engagements de certains leaders maoïstes, le journaliste de Radio Nepal n'a toujours pas retrouvé la liberté.
Le 13 mars 2003, le gouvernement et les maoïstes se sont accordés pour libérer tous les prisonniers de guerre et détenus politiques. Dans le cadre des négociations de paix, les deux parties se sont engagées à ne plus kidnapper ou arrêter des partisans des deux côtés.
Suite à cet accord, le gouvernement a libéré une dizaine de journalistes. Ainsi, Maheswar Dahal et Ram Karki "Parth Chetri", journalistes d'une publication promaoïste Nepali Aawaj (édité à New Delhi, Inde), ont été libérés le 21 mars 2003 après un jugement en leur faveur de la Cour suprême. Shiva Tiwari, directeur de publication du quotidien promaoïste Janadisha, a quant à lui été libéré le 24 mars 2003 d'une prison de Katmandou. Il a affirmé au CEHURDES qu'il avait été torturé au cours des deux premiers mois de sa détention.
Enfin, l'hebdomadaire promaoïste Janadesh a pu de nouveau paraître le 25 mars 2003. Toutes les publications promaoïstes avaient été interdites en novembre 2001 suite à la proclamation de l'état d'urgence. Om Sharma, emprisonné de novembre 2001 à février 2003, est de nouveau directeur de Janadesh.
Publié le
Updated on
20.01.2016