Reporters sans frontières demande au président israélien Moshe Katzav de garantir la liberté et la sécurité des médias couvrant le conflit israélo-palestinien
A l'occasion de la visite d'Etat en France du président israélien Moshe Katzav (photo), Reporters sans frontières demande à être informée des résultats de l'enquête sur la mort du journaliste britannique James Miller et réclame des garanties concernant la sécurité et la liberté des médias opérant dans les zones contrôlées par l'armée israélienne.
A l'occasion de la visite d'Etat en France du président israélien Moshe Katzav, Reporters sans frontières a écrit au président français Jacques Chirac pour lui demander d'évoquer avec son homologue les graves difficultés de la presse internationale et palestinienne opérant en Israël et dans les territoires palestiniens contrôlés par l'armée israélienne.
L'organisation a en outre demandé à être tenue informée du déroulement de l'enquête de la police militaire concernant la mort du journaliste britannique James Miller, tué par l'armée israélienne le 2 mai 2003 à Rafah (sud de la bande de Gaza).
Par ailleurs, Reporters sans frontières a déploré dans ce courrier l'absence d'enquête sur la mort, en avril 2003, du cameraman palestinien, Nazeh Darwazi, de l'agence de presse américaine APTN, tué à Naplouse (Cisjordanie) par l'armée israélienne. D'après une enquête menée sur le terrain par Reporters sans frontières ce drame est le résultat d'une infraction grave au règlement militaire de l'IDF (Israeli Defense Forces). Il devait donc également faire l'objet d'une enquête approfondie visant à inculper et sanctionner les responsables.
En l'absence de publication des résultats de l'enquête dans le premier cas et d'un début d'investigation dans le second, la mort de ces deux journalistes demeure impunie. Reporters sans frontières craint que cette impunité totale, ainsi que le manque de message clair de la part de l'état-major et des responsables politiques israéliens garantissant la sécurité et la liberté des médias, n'entraînent des violences similaires en 2004.
Les conditions de sécurité et de liberté de mouvement des journalistes, notamment palestiniens mais également étrangers, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza sont extrêmement difficiles, en raison de l'attitude parfois hostile de certains soldats israéliens. Bien qu'en se comportant de la sorte ces militaires désobéissent aux consignes de leurs supérieurs, ils ne sont que très rarement réprimandés pour cela.
L'organisation rappelle qu'en 2003, au moins trois journalistes ont été blessés par balles, cinq d'entre eux agressés et un autre interpellé par l'armée israélienne. De nombreuses entraves au travail des journalistes ont lieu aux différents barrages militaires israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.