Reporters sans frontières condamne une ordonnance néfaste à la liberté de la presse
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Reporters sans frontières condamne avec fermeté l'ordonnance liberticide proposée par le Conseil des ministres, le 18 mai 2005, qui amende plusieurs lois relatives aux médias. Continuellement mise à mal depuis la prise des pleins pouvoirs par le roi Gyanendra, le
1er février, la presse se retrouve, avec cette nouvelle loi, sous un contrôle encore plus strict de l'Etat. « La liberté de la presse n'a jamais mis en péril les intérêts nationaux ni la paix intérieure. La réduire constitue un frein majeur au retour à la démocratie », a déclaré l'organisation.
Parmi les clauses de l'ordonnance, les licences d'exploitation autorisant les propriétés croisées de trois types de médias ne seront plus accordées. Cela signifie qu'une compagnie privée ne pourra plus exploiter à la fois une chaîne de télévision, une radio et un journal. D'après le texte, les entreprises qui détiennent ce type de licence devront se séparer d'un des trois médias dans un délai d'un an. L'Etat, qui exploite la chaîne Nepal Television, Radio Nepal et plusieurs journaux ne semble pas concerné par la mesure.
En outre, les amendes s'alourdissent, pouvant être multipliées par dix. Ainsi, les rédacteurs en chef et directeurs de publications risquent des amendes de 100 000 roupies (environ 1 200 euros) au lieu de 10 000 (120 euros) pour la publication d'articles illégaux, comme par exemple ceux incitant à des « activités terroristes ».
L'ordonnance accorde également des pouvoirs accrus au gouvernement qui peut saisir et annuler les cartes de presse des journalistes s'il considère que leur travail va à l'encontre de « l'esprit de la loi ».
Les radios FM ne sont pas laissées pour compte. Reporters sans frontières rappelle qu'elles sont toujours soumises à la directive imposée par le ministère de l'Information et de la Communication depuis le 1er février, pour une durée de six mois, qui leur interdit la diffusion de programmes d'information et de débats d'opinion. L'ordonnance étend le contrôle du gouvernement aux informations touchant aux domaines de la santé, de l'éducation, du sport, de l'environnement et de la population.
La nouvelle ordonnance a été adoptée par le cabinet exécutif le 18 mai. Elle est en attente de ratification par le roi Gyanendra. Le texte mentionne que sa mise en application est immédiate.
Publié le
Updated on
20.01.2016