Reporters sans frontières choquée par le refus des autorités britanniques d'ouvrir une enquête sur la disparition de Fred Nerac et d'Hussein Othman d'ITN
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Reporters sans frontières a qualifié de "proprement ahurissants" les propos de Geoff Hoon, ministre britannique de la Défense, justifiant le refus d'ouvrir une enquête sur la disparition des deux journalistes de la chaîne britannique ITN.
"L'armée britannique contrôle la ville de Bassorah et le sud de l'Irak. Seule sa pleine collaboration à l'enquête déjà ouverte par les autorités militaires américaines permettra de connaître le sort des deux journalistes disparus et d'établir les faits. Le refus de Geoff Hoon, ministre britannique de la Défense, est proprement ahurissant", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Dans quel pays voit-on des policiers répondre à des victimes qu'une enquête sera ouverte lorsque les faits seront déjà établis et que la preuve aura été apportée qu'ils constituent un crime ? C'est précisément le devoir de l'armée britannique que d'aider à connaître la vérité", a-t-il ajouté.
Lors d'une conférence de presse tenue le lundi 12 mai 2003 à Londres, Stewart Purvis, directeur général d'ITN, a précisé que Geoff Hoon, ministre britannique de la Défense, refusait d'ouvrir une enquête tant qu'ITN n'aurait pas fourni la preuve qu'un crime de guerre avait été commis. Pour leur part, les autorités américaines avaient annoncé, le 28 avril 2003, l'ouverture d'une enquête militaire.
La chaîne britannique ITN et Fabienne Nerac réclament l'ouverture d'une enquête "complète et transparente" par la Police militaire britannique sur les circonstances de la mort de Terry Lloyd et la disparition de Fred Nerac, cameraman français, et Hussein Othman, interprète libanais.
Le 22 mars 2003, près de Bassorah au sud de l'Irak, une équipe de quatre journalistes de la chaîne indépendante britannique ITN avait été prise sous des tirs, lors de combats entre des forces irakiennes et des Marines américains. Le correspondant Terry Lloyd, 51 ans, avait été tué, et le cameraman belge Daniel Demoustier blessé. Deux de leurs collègues - Frédéric Nerac, cameraman de nationalité française, et Hussein Othman, interprète de nationalité libanaise - sont depuis lors portés disparus.
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20.01.2016