Reporters sans frontières appelle la communauté internationale à soutenir les démarches du gouvernement canadien dans le dossier Kazemi
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Reporters sans frontières se félicite de la décision du gouvernement canadien de limiter ses relations avec les autorités iraniennes, tant que justice ne sera pas rendue dans le meurtre de la photojournaliste Zahra Kazemi.
« Nous appelons la communauté internationale et plus particulièrement l'Union européenne à soutenir les démarches du gouvernement canadien », a déclaré Reporters sans frontières.
Au lendemain du procès expéditif en Iran, du présumé meurtrier de la photojournaliste, Pierre Pettigrew, Ministre canadien des Affaires Etrangères, a déclaré que le Canada limitera désormais ses rencontres avec des représentants iraniens aux questions touchant l'affaire Kazemi, le traitement que réserve l'Iran aux droits de la personne, et le dossier de la non-prolifération nucléaire.
Le lundi 16 mai, la Cour d'appel de Téhéran, a expédié en une heure la première audience de ce nouveau procès. Les avocats de la famille de Mme Kazemi se sont plaints de ne pas avoir été entendus lors de cette séance, qui s'est déroulée en l'absence de l'accusé. Les journalistes quant à eux ont été refoulés de la salle d'audience.
Reporters sans frontières réitère une fois de plus son appui à la proposition faite par les autorités canadiennes aux autorités iraniennes pour que trois experts judiciaires, un canadien, un iranien et un troisième désigné par les deux parties, procèdent à l'autopsie de la journaliste afin de déterminer les circonstances de sa mort.
Rappel des faits
Zahra Kazemi, journaliste irano-canadienne de 54 ans, résidente au Canada, avait été interpellée, le 23 juin 2003, alors qu'elle photographiait des familles de détenus devant la prison d'Evine, au nord de Téhéran. Battue au cours de sa détention, elle est décédée des suites de ses blessures le 10 juillet. Après avoir tenté de dissimuler les causes de son décès, le rapport d'enquête rendu public par les autorités iraniennes, le 20 juillet, ne précisait pas l'origine du coup qui lui a été fatal. Seule une autopsie permettrait en effet d'infirmer ou de confirmer le récent témoignage du docteur Shahram Aazam, réfugié au Canada, selon lequel, la journaliste avait été violée et torturée en prison.
Le corps de Zahra Kazemi avait été inhumé dans la précipitation, à Chiraz (sud du pays), le 22 juillet 2003, contre la volonté de son fils, Stephan Hachemi, de nationalité franco-canadienne et résident permanent au Canada. La mère de la journaliste avait reconnu publiquement avoir été victime de pressions pour autoriser l'enterrement en Iran. Depuis, les demandes d'exhumation et de rapatriement du corps au Canada sont restées vaines.
Publié le
Updated on
20.01.2016