Règlement de comptes à Bethléem : interdiction de filmer
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Dans une lettre adressée au vice-ministre de l'Intérieur, Ahmed Saïd Tamimi, Reporters sans frontières (RSF) s'est inquiétée des intimidations exercées envers deux journalistes et de la confiscation de leur matériel alors qu'ils couvraient l'assassinat d'un homme suspecté de collaboration avec Israël. "L'Autorité palestinienne doit ouvrir rapidement une enquête sur cet incident afin que le ou les responsables soient sanctionnés et elle doit veiller à ce que les journalistes puissent exercer leur métier sans entraves", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation.
Le 1er avril, plusieurs Palestiniens armés ont tué à Ramallah un homme suspecté de collaboration avec Israël. Alors que dans un premier temps, un des hommes armés avait autorisé plusieurs journalistes à prendre des images ou des photos de la victime, il a ensuite changé d'avis en lançant : "Nous vous tiendrons personnellement responsables si ces images sont diffusées". Un cameraman de Reuters et un photographe de la même agence se sont alors vu confisquer leurs images.
Le 5 février déjà, la police palestinienne avait empêché des journalistes des médias étrangers de travailler à Jénine alors qu'ils couvraient le procès de trois Palestiniens accusés de meurtre. Les cassettes vidéo des équipes de télévision avaient été confisquées par les forces de l'ordre après que les cameramen avaient pris, à l'extérieur de la chambre de commerce transformée en tribunal, des images de la foule en colère suite à l'énoncé du verdict, jugé trop peu sévère. Les trois jeunes Palestiniens venaient d'être condamnés à quinze ans de prison pour le meurtre, la semaine précédente, d'un officier de la sécurité palestinien qui était leur parent éloigné. La foule avait alors forcé l'entrée du bâtiment, et des hommes avaient tiré des coups de feu, tuant les trois condamnés.
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20.01.2016