Plusieurs journalistes agressés et interpellés lors de meetings électoraux de l'opposition

Le 21 septembre 2003, au moins cinq journalistes indépendants ou d'opposition ont été agressés par les forces de l'ordre, et deux autres interpellés, alors qu'ils couvraient les meetings de deux candidats d'opposition à l'élection présidentielle du 15 octobre dans les villes de Masaly et Lenkoran. Reporters sans frontières est très inquiète des pressions qui s'exercent contre la presse indépendante dans le cadre de l'élection présidentielle. Elle demande au ministère de l'Intérieur et à la Commission électorale de veiller à ce que la couverture de la période préélectorale et du scrutin lui-même par les médias indépendants ne soit pas entravée. Elle demande également qu'une enquête soit menée afin d'établir les circonstances de l'agression de ces journalistes. En début d'après-midi, à Masaly (sud de Bakou), Irada Nureddingyzy, correspondante du quotidien d'opposition Milliyet, Nigyar Almangyzy, du quotidien Express, Samira Zamanly, du quotidien d'opposition Khurriyet, Taptig Farhadoglu, correspondant de l'agence de presse Turan, et Zaur Rasulzade, du quotidien russophone Novoye Vremya, ont été frappés à coups de matraques et de pierres par des policiers et des personnes en civil, lors d'un meeting des deux candidats d'opposition Etibar Mamedov (Parti de l'indépendance nationale) et de Ali Kerimly (Parti du front populaire) que les forces de l'ordre tentaient de disperser. Au cours de l'incident, Samira Zamanly, qui a été touchée à la tête par un jet de pierre, a perdu connaissance. En fin d'après-midi, Rial Jafarli, du quotidien Azadliq, et Ali Orujev, du quotidien d'opposition Milliyet, ont été interpellés alors qu'ils couvraient un autre meeting des deux mêmes candidats, dans la ville de Lenkoran. Le premier a été relâché cinq heures plus tard, et le second, inculpé pour "hooliganisme", était toujours détenu le lendemain des faits. Ali Orujev est accusé d'avoir mordu le doigt d'un fonctionnaire local. Les journalistes témoins de la scène affirment que ce dernier s'est blessé en arrachant le dictaphone du journaliste.