Cuba reste, année après année, le pire pays d’Amérique latine en matière de liberté de la presse.
Paysage médiatique
Les télévisions, radios, journaux sont étroitement surveillés par l’État, et la presse privée demeure interdite par la Constitution. Les chaînes de télévision Tele Rebelde et Cubavision sont les plus importantes du pays, tandis que Radio Reloj est la radio la plus écoutée. Le journal Granma est le plus diffusé. Il est contrôlé par l’État, comme tous les autres médias. Les journalistes indépendants, eux, sont maintenus sous la surveillance d’agents qui tentent de réduire leur liberté de circulation, procèdent à des interpellations et effacent les informations qu’ils détiennent.
Contexte politique
Protégé de Raúl Castro, qu’il a remplacé en 2019 à la présidence du pays, puis comme premier secrétaire du Parti communiste cubain, Miguel Diaz Canel, dans la juste lignée de la famille castriste au pouvoir depuis 1959, maintient un contrôle quasi-total sur l’information.
Cadre légal
Sur Internet, dont l’accès demeure en grande partie contrôlé par l’État, blogueurs et journalistes trouvent un espace de liberté, mais à leurs risques et périls. Ils sont régulièrement la cible d’entraves qui vont de l’interpellation à l’assignation à résidence pour les empêcher de couvrir les grands événements. En 2021, de nouvelles réglementations ont rendu encore plus utopique le principe d'un Internet ouvert, libre et inclusif, en violation complète du droit à la liberté d'expression et d'information dans la sphère numérique. Le nouveau Code pénal adopté en 2022 renforce le répertoire de la répression cubaine de termes vagues (“troubles publics”, “outrage”, “péril à l’ordre constitutionnel”…) pouvant être facilement détournés pour servir de prétexte à des poursuites contre les journalistes.
Contexte économique
Sous l'effet de la pandémie et du renforcement des sanctions américaines, Cuba traverse sa pire crise économique en 30 ans, poussant nombre d'habitants à chercher à émigrer à tout prix.
Contexte socioculturel
La contestation sociale du mouvement de San Isidro, en novembre et décembre 2020, puis les manifestations de masse du 11 juillet 2021 ont entraîné une vague de répression féroce, similaire à celle du Printemps noir de 2003.
Sécurité
Arrestations, détentions arbitraires, menaces d'emprisonnement, persécution et harcèlement, perquisition illégale de domicile, confiscation et destruction de leur matériel font partie du quotidien des journalistes qui ne suivent pas la ligne officielle castriste. Les autorités contrôlent également la couverture médiatique des journalistes étrangers en octroyant des accréditations de manière sélective et en expulsant ceux considérés comme “trop négatifs” à l’encontre du régime.