Accusé d’atteinte à l’intégrité territoriale, le journaliste Ali Anouzla devra comparaître ce mardi 9 février pour une erreur de traduction dont il n’est pas responsable. Reporters sans frontières (RSF) appelle à mettre un terme à ce procès aussi inique qu’absurde en abandonnant toutes les charges contre le journaliste.
A l’origine, une simple erreur de traduction. Au lieu de “Sahara”, utilisé par
Anouzla lors d’une interview accordée au journal
Bild en novembre 2015, le quotidien avait écrit le terme “Sahara occidental occupé”. Convoqué pour un interrogatoire en décembre, le directeur de
Lakome2 s’en était expliqué aux autorités marocaines. Ces clarifications ainsi que la
rectification publique du journal début février 2016 n’y ont rien fait;
Anouzla devra se présenter devant le tribunal de première instance de Rabat demain pour faire face à l’accusation très lourde d’« atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume”. Il risque jusqu’à cinq ans de prison ferme.
“Reprocher à un journaliste une erreur de traduction en l’accusant d’un crime aussi grave est scandaleux et ridicule, déclare Yasmine Kacha, responsable du bureau Afrique du Nord de RSF,
Nous appelons les autorités marocaines à faire preuve de bon sens en abandonnant immédiatement et sans conditions les charges retenues contre le journaliste”.
Cette affaire intervient alors que le journaliste fait l’objet d’une autre poursuite grave pour apologie du terrorisme après la publication d’un lien renvoyant à un article d’
El Paìs montrant une vidéo d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). RSF a appelé à plusieurs reprises à l’abandon des charges dans ce procès, toujours en cours.
Le Maroc figure à la 130ème place du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2015.