Mohammed el Hourd et Mustapha Kechnini victimes d'acharnement judiciaire
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Reporters sans frontières dénonce l'acharnement judiciaire dont sont victimes Mohammed el Hourd, directeur de l'hebdomadaire Asharq, et Mustapha Kechnini, directeur de l'hebdomadaire Al Hayat al Maghribia (La vie Marocaine). Jugés en première instance par le tribunal de Rabat en vertu du nouveau code de la presse, ces journalistes sont à présent convoqués, pour les mêmes affaires, par le tribunal d'Oujda (ville du nord-est du pays), dont sont issues ces deux publications.
" A l'heure où Mohammed VI donne des garanties à son peuple et au président Jacques Chirac sur la démocratisation de son royaume, la justice marocaine bafoue les principes généraux du droit, comme celui qui consiste à ne pas être jugé deux fois pour la même affaire. Mohammed VI ne doit pas oublier que la liberté de la presse est une condition sine qua non pour la démocratisation du Maroc qu'il proclame haut et fort", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Mohammed el Hourd a été condamné, le 4 août 2003, à trois ans de prison. Il a été jugé en première instance par le tribunal de Rabat, pour avoir publié le texte de l'islamiste Zakkaria Boughrara qui, s'il peut être soumis à différentes interprétations, n'appelait ni à la haine ni à la violence. Le journaliste est à présent poursuivi pour les mêmes motifs, mais là, devant le tribunal d'Oujda, toujours en vertu du nouveau code de la presse. Il est actuellement emprisonné à Salé, là même où Ali Lmrabet purge une peine de trois ans de prison ferme.
Mustapha Kechnini a été également condamné le 4 août à un an de prison et 5000 dirhams d'amende (500 euros), pour avoir publié, dans l'édition n°118 de Al Hayat al Maghribia (parue le 5 mai 2003), ce même texte de l'islamiste Zakkaria Boughrara. Après avoir passé un mois en prison, il a été remis en liberté provisoire, en attendant son procès en appel à Rabat. A présent, il est lui aussi convoqué le 19 octobre, en première instance, par le tribunal d'Oujda, pour la même affaire.
Par ailleurs, ce journaliste, véritablement harcelé par la justice (il en est à son cinquième jugement de l'année !) est également convoqué par le tribunal d'Oujda pour un article publié dans l'édition du 20 mai de son journal, dans lequel il qualifie Hassan II de " roi défunt " et non pas, comme le voudrait l'usage, de " roi défunt, que Dieu le garde en sa sainte miséricorde… ". Le procureur général a estimé que cette mention portait atteinte au respect de la personne du roi. Cette édition du 20 mai lui vaut également une autre poursuite pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat ", pour avoir questionné, lors d'une interview, un membre de l'association islamiste " Al adl wal ihssan " (Justice et bienfaisance). Deux autres journalistes, de la même rédaction, Abdelaziz Jallouli et Miloud Trigui, sont eux aussi convoqués dans la même affaire.
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Updated on
20.01.2016