A l'issue d'une mission d'une semaine au Népal, douze organisations internationales de défense de la liberté d'expression ont dénoncé une grave détérioration de la situation de la liberté de la presse dans le royaume depuis le coup d'Etat du roi Gyanendra le 1e février 2005. Lors d'une conférence tenue à Katmandou, les organisations ont notamment exigé la fin de l'interdiction des programmes d'information sur les radios FM.
Du 10 au 16 juillet 2005, douze organisations internationales, au rang desquelles figurent des agences des Nations unies, des groupes de médias internationaux, des défenseurs de la liberté d'expression et des organisations de développement des médias, ont entrepris, au Népal, une mission relative à la liberté d'expression et à la liberté de la presse.
Ces douze organisations ont rencontré des personnalités et des institutions, représentatives d'un large spectre d'opinions sur la situation des médias et de la liberté d'expression dans le pays. Ces rencontres réunissaient notamment, dans la vallée de Katmandou, des ministres du gouvernement, des officiers de l'armée royale du Népal, des représentants de la société civile et la communauté des médias. Par ailleurs, l'équipe de la mission a visité Butwal, Biratnagar, Nepalgunj et Mahendraganar et a rencontré les médias locaux ainsi que les autorités civiles de ces régions. Les organisations ont également participé, le 15 juillet à Katmandou, à une conférence nationale sur la liberté de la presse et la liberté d'expression avec les professionnels des médias népalais.
Au cours de la mission, les organisations internationales ont consolidé le dialogue et les relations avec les médias et les militants de la liberté d'expression au Népal, et notifié aux autorités nationales les graves problèmes liés à la liberté d'expression que rencontraient les médias dans le pays. La mission a souligné l'importance cruciale de la liberté de la presse, de la liberté d'expression, de la liberté d'association et du droit à ne subir aucune persécution. Ces éléments constituent des composantes fondamentales d'une société démocratique mais aussi un facteur de développement et d'éradication de la pauvreté. La mission a reconnu l'importance de la fiabilité, et de l'exactitude de la couverture médiatique.
Sur la base des conclusions de la mission, les organisations internationales font les observations et les recommandations suivantes dans un souci de garantie et de promotion de la liberté de la presse et de la liberté d'expression.
Observations d'ordre générale et recommandations
Nous, organisations internationales, souhaitons :
1. Souligner que l'action des médias durant les quinze dernières années au Népal a été un facteur déterminant pour le soutien et la promotion de la démocratie, de la paix, du développement et de la bonne gouvernance, aussi bien que pour l'éradication de la pauvreté.
2. Exprimer notre vive inquiétude quant à la détérioration significative de la situation de la liberté de la presse et de la liberté d'expression dans le pays depuis le 1er février, en dépit de la levée de l'état d'urgence en Avril.
3. Féliciter la communauté des médias nationaux pour son dynamisme dans la défense de la liberté de la presse et de la liberté d'expression et souligner que les médias nationaux se sont efforcés d'aborder un certain nombre d' affaires, mentionnées dans cette déclaration, liées à la liberté de la presse.
4. Affirmer notre prise de conscience de la responsabilité de l'ensemble des combattants de ce conflit dans les abus et les violations de la liberté de la presse et de la liberté d'expression.
5. Reconnaître que les conditions de travail des médias locaux, presse écrite comme médias électroniques, sont particulièrement difficiles.
Les douze organisations internationales ayant participé à la mission sont :
UNESCO, World Association of Community Radio Broadcasters - AMARC, ARTICLE 19, Committee to Protect Journalists, International Federation of Journalists, International Media Support, International Press Institute, Press Institute of India, Reporters sans Frontières, South Asian Free Media Association, World Association of Newspapers, and the World Press Freedom Committee