Reporters sans frontières s'inquiète d'une décision administrative, annoncée le 24 avril 2005, qui demande à tous les sites web traitant de Bahreïn de se faire enregistrer auprès du ministère de l'Information. "Cette procédure, qui n'a été adoptée par aucun Etat démocratique, est dangereuse pour la liberté d'expression".
Reporters sans frontières s'inquiète d'une décision administrative, annoncée le 24 avril 2005, qui demande à tous les sites web traitant de Bahreïn de se faire enregistrer auprès du ministère de l'Information. "Cette procédure, qui n'a été adoptée par aucun Etat démocratique, est dangereuse pour la liberté d'expression".
"De nombreuses publications en ligne, comme les forums ou les weblogs, permettent aux internautes de poster facilement un article ou un commentaire. L'obligation de déclarer un administrateur unique pour chaque site est donc complètement inadaptée au web. Cette décision va intimider les éditeurs en ligne et les pousser à réduire l'interactivité de leur publication", a déclaré l'organisation.
Le 24 avril, le ministère de l'Information a annoncé que les sites traitant de Bahreïn avaient six mois, à partir du 2 mai, pour s'inscrire sur ses registres. Le directeur des publications et de la presse du ministère, Jamal Dawood, qui a rédigé l'acte administratif, a déclaré à Reporters sans frontières : "Cette mesure n'a rien de répressif. Elle vise au contraire à protéger les responsables de sites, qui disposeront désormais d'un moyen de faire respecter leurs droits d'auteur. L'enregistrement sera automatique et nous ne refuserons aucune publication, quel que soit son contenu." Il a précisé que le nom, l'adresse et le numéro de téléphone des responsables de sites seraient requis lors de l'inscription, précisant toutefois que cette formalité était gratuite et ne nécessiterait aucune garantie financière. Le fonctionnaire a reconnu ne pas savoir ce qu'était un weblog, mais a indiqué que même les sites personnels devraient se soumettre à cette procédure. Il a ajouté qu'aucun formulaire en ligne n'avait été prévu pour effectuer cette inscription, qui devrait se faire directement auprès du ministère de l'Information. Selon lui, une fois l'enregistrement validé, il sera communiqué au responsable de la publication un numéro d'identification qu'il devra afficher sur son site.
Interrogé par Reporters sans frontières, Mansour Al Jamri, rédacteur en chef du quotidien bahreïni Al Wasat, a qualifié cette mesure "d'épée à double tranchant". "Il est normal que la diffamation et les insultes soient interdites sur le Net. Cependant, la solution adoptée par le ministère de l'Information peut être préjudiciable à la liberté d'expression. Les éditeurs de sites et les modérateurs de forum vont devenir responsables à 100% du contenu de leur publication, au même titre qu'un directeur de journal", a-t-il ajouté.