“Les journalistes doivent pouvoir couvrir librement les manifestations du Rif”
Maroc,
Le 2 juin 2017.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce les exactions contre des journalistes venus couvrir les manifestations, qui secouent le Rif depuis la mort du vendeur de poissons Mohcine Fikri dans une benne à ordure en octobre 2016. L’organisation a déjà recensé deux arrestations, trois disparitions et l’expulsion d’un journaliste algérien.
“Il est essentiel de laisser les journalistes et journalistes-citoyens couvrir les événements du Rif, au risque sinon de voir cette région devenir, comme l’est actuellement le Sahara occidental, une zone de non-droit pour l’information indépendante, déclare Virginie Dangles, rédactrice en chef de RSF. Nous appelons les autorités marocaines à libérer les journalistes-citoyens marocains actuellement détenus pour avoir exercé leur droit d’informer et demandons de faire cesser les menaces et les poursuites à leur encontre.”
La presse étrangère n’est pas épargnée. Le 28 mai 2017, Djamal Alilat, grand reporter du journal algérien El Watan, a été interpellé à Nador. Il a été depuis expulsé du territoire marocain après avoir passé plus de 24h en détention, sans que l'on lui restitue son matériel saisi. Les autorités ont invoqué l’absence d’une autorisation de tournage, prétexte trop souvent utilisé et soumis à l’arbitraire au vu du manque de transparence dans les critères d’octroi de ces autorisations et de l’absence d’une notification de refus motivée dans des délais raisonnables .
Le Maroc est à la 133ème place au Classement mondial de la liberté de la presse 2017 de RSF.