Les autorités tunisiennes empêchent la publication du journal indépendant Kalima
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Le 13 janvier 2004, la journaliste Sihem Bensedrine a déposé une déclaration pour l'enregistrement et la parution de l'hebdomadaire bilingue Kalima, auprès du ministère de l'Intérieur. En retour, on lui a refusé le récépissé qui seul autorise un imprimeur à mettre un journal sous presse.
Reporters sans frontières accuse les autorités tunisiennes d'empêcher la naissance de toute presse indépendante.
" Cette nouvelle tentative infructueuse de publier en Tunisie l'hebdomadaire Kalima est une preuve supplémentaire du maintien de la presse sous un contrôle total par les autorités tunisiennes. Le président Ben Ali proclame haut et fort son intérêt pour la liberté d'information, mais empêche délibérément la création d'une presse indépendante. L'organisation de la 2e phase du Sommet mondial de la société de l'information à Tunis en 2005 est scandaleuse dans ce contexte ! ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
C'est la troisième fois depuis 1999 que Sihem Bensedrine tente de déposer, auprès du ministère de l'Intérieur, une déclaration préalable pour la publication de Kalima. Actuellement, le journal est publié irrégulièrement, de façon artisanale, et distribué sous le manteau en Tunisie. Son site Internet, alimenté de l'étranger, est toujours verrouillé dans le pays.
S'attendant à ce nouveau blocage de la part du ministère de l'Intérieur, la journaliste s'était présentée accompagnée de témoins, pour attester de sa demande d'enregistrement. Ainsi, elle peut, avec le comité de rédaction de Kalima, son avocat, un député et le président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, témoigner du refus du président Ben Ali de libéraliser la presse en Tunisie.
Avant son départ pour l'Allemagne, le 14 janvier, Sihem Bensedrine a fait l'objet d'une fouille particulièrement minutieuse à l'aéroport. Un exemplaire de Kalima lui a été confisqué ainsi que trois CD-Rom contenant des données personnelles. Le 5 janvier dernier, elle avait été victime d'une agression qu'elle estime être liée à son engagement pour la liberté d'expression en Tunisie.
Publié le
Updated on
20.01.2016