Le journaliste palestinien Ayman Aloul relâché par le Hamas décide de se censurer
Arrêté le 3 janvier 2016 à son domicile dans la bande de Gaza par les forces du Hamas, le journaliste Ayman Aloul a été relâché le 11 janvier 2016. Critique de la situation à Gaza, le journaliste annonce qu’il n’écrira plus sur la situation dans ce territoire administré par le Hamas. Reporters sans frontières (RSF) dénonce ces méthodes qui condamnent les journalistes à l’auto-censure.
Relâché le 11 janvier 2016, le journaliste Ayman Aloul avait été arrêté le soir du dimanche 3 janvier 2016 à son domicile par le Hamas. Considéré comme une figure controversée pour ses positions critiques sur les conditions de vie à Gaza, il publiait en outre des vidéos sur sa page Facebook. Son ordinateur et ses téléphones portables ont été confisqués lors de la perquisition de son domicile.
Le journaliste, accusé par le Hamas de troubler l’ordre public et d’influencer l’opinion, déclare avoir été torturé pendant toute la durée de son arrestation. Une expérience traumatisante pour Ayman Aloul qui a annoncé qu’il n’écrira plus sur la politique ou les conditions de vie à Gaza. Le reporter, qui travaille pour une chaîne de télévision irakienne, a donc opté pour l’auto-censure.
“Le Hamas cherche à intimider les journalistes en s’attaquant à une figure de la presse palestinienne, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Alors que les conditions de vie à Gaza sont désatreuses, le Hamas cherche à faire taire les voix critiques et n’hésite pas à torturer un journaliste pour contrôler la couverture médiatique sur son territoire. C’est inadmissible!”
Le cyber-activiste de 27 ans, Ramzy Herzallah, qui faisait lui-aussi l’objet d’une arrestation par le Hamas depuis le 3 janvier 2016, a également été relâché le 11 janvier 2016. Très actif sur les réseaux sociaux, il critiquait lui aussi la situation à Gaza.
L’exercice du journalisme au sein des Territoires palestiniens est des plus ardu, tant les atteintes à la liberté de l’information y sont nombreuses. Les médias, quand ils ne subissent pas les forces israéliennes, sont la cible de l’Autorité palestinienne et du Hamas (Voir le rapport d’enquête de RSF intitulé “Les journalistes palestiniens entre trois feux”).