Le directeur de l'hebdomadaire Le Temps remis en liberté.
Organisation :
Le tribunal de première instance de N'Djamena a ordonné le 11 juillet la remise en liberté de Michael Didama, directeur de l'hebdomadaire Le Temps. Le président du tribunal a annulé pour vice de forme toute la procédure ouverte contre Michael Didama, qui était incarcéré depuis le 22 juin.
Samory Ngaradoumbé et Garondé Djarma, deux journalistes qui avaient été libérés la semaine dernière, ont à nouveau comparu hier dans le cadre d'une nouvelle procédure pour les mêmes faits. Le procureur de la République a requis contre eux respectivement 6 mois et 3 ans de prison ferme, ainsi que de fortes amendes. Le délibéré est prévu pour le 18 juillet.
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05.07.05 Deux journalistes remis en liberté, un troisième toujours incarcéré
La chambre correctionnelle du tribunal de première instance de N'Djamena a ordonné, lundi 4 juillet, la remise en liberté des deux journalistes de L'Observateur Samory Ngaradoumbé et Garondé Djarma. En ce qui concerne l'affaire Michael Didama, le directeur de publication de l'hebdomadaire Le Temps, toujours incarcéré, le délibéré est attendu le 11 juillet prochain.
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23.06.05 Trois journalistes jetés en prison : la liberté de la presse devrait être une exigence des bailleurs de fonds
Après l'incarcération de trois journalistes de la presse privée, Reporters sans frontières appelle les bailleurs de fonds du Tchad à exiger du gouvernement la libération de Samory Ngaradoumbé et Garondé Djarma de l'hebdomadaire L'Observateur, et Michael Didama, de l'hebdomadaire Le Temps.
« Il est révoltant de voir déployé un tel zèle pour jeter en prison des journalistes dont le seul tort est d'avoir déplu au chef de l'Etat ou au gouvernement, a déclaré Reporters sans frontières. Faut-il rappeler que, sauf à se moquer ouvertement des exigences de l'ONU, les peines de prison pour les délits de presse doivent être abrogées ? Or, le Tchad est au nombre des pays qui n'entendent pas entrer dans ces normes et fait un usage inquiétant d'une législation liberticide. Pour donner la preuve du contraire, Samory Ngaradoumbé, Garondé Djarma et Michael Didama doivent être libérés. Les principaux bailleurs de fonds du Tchad - la France, la Banque mondiale, l'Union européenne, etc. - ne peuvent pas continuer à soutenir un gouvernement responsable de ces abus sans exiger de contrepartie, et notamment une réelle liberté de la presse. »
Le 22 juin 2005, après le dépôt de deux plaintes par le ministre secrétaire général du gouvernement chargé des relations avec le Parlement, la police judiciaire a arrêté Samory Ngaradoumbé, Garondé Djarma et Michal Didama, respectivement coordinateur de la rédaction et journaliste de l'hebdomadaire privé L'Observateur, et directeur de publication de l'hebdomadaire privé Le Temps. Selon l'Union des journalistes tchadiens (UJT), Samory Ngaradoumbé et Garondé Djarma, auteur de tribunes dans la presse privée, ont été inculpés de « propos mensongers et incitation à la haine » et placés sous mandat de dépôt à la maison d'arrêt de N'Djaména. Michael Didama, quant à lui, a été arrêté par la police judiciaire et placé sous mandat de dépôt le même jour. Le gouvernement lui reproche d'avoir publié un reportage en mai sur un mouvement de rébellion, au Soudan et dans l'est du pays.
Samory Ngaradoumbé avait déjà été arrêté le 4 juin. Interpellé par l'Agence nationale de sécurité (ANS, le service de contre-espionnage), il avait été placé en garde à vue, après la publication par son journal, le 1er juin, d'une lettre ouverte de la communauté Kreda au président Idriss Deby dénonçant l'arrestation de plusieurs de ses membres et demandant leur libération immédiate. Les agents de l'ANS s'étaient présentés à la rédaction du journal à la mi-journée et avaient arrêté le journaliste en charge de la coordination. Après avoir refusé pendant 48 heures de révéler le nom de l'auteur de la lettre ouverte, Samory Ngaradoumbé avait été libéré le 6 juin à la mi-journée, mais le ministre de la Sécurité avait évoqué la possibilité de poursuites ultérieures.
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Updated on
20.01.2016