Le journaliste
Raed Al Joubouri a été retrouvé mort le 5 mai dernier, tué par des balles, dans son domicile dans le quartier de Qadissiyah à l’est de Bagdad.
Journaliste pour le journal
Azzaman, il présentait également une émission économique sur la chaîne
Al Rasheed. Les circonstances de cet assassinat ne sont pas clairement établies. Raed Al-Joubouri aurait été
tué par plusieurs balles, dont une au cœur. Selon le père de la victime, en contact avec le JFO, sa mort est un assassinat prémédité et organisé. Connu pour ses critiques de la politique du pays, le journaliste craignait pour sa vie, à tel point qu’il avait laissé à ses proches une liste de contacts à prévenir si jamais quelque chose lui arrivait, d’après Ziad Ajili, directeur du Journalistic Freedoms Observatory (JFO).
Le journaliste
Thaer Alali, 56 ans, rédacteur en chef du journal local '
Rai’ al Nas ', a lui été
tué par le groupe Etat islamique à Mossoul le 26 avril, 20 jours après avoir été enlevé alors qu’il se trouvait dans un café dans le quartier de Al-Dawasa et passait des appels téléphoniques. C’est le second journaliste à être tué en public par le groupe EI
selon le JFO cette année, après le journaliste Qais Talal, 27 ans, correspondant pour la chaîne
Sama Mosul, enlevé en juin 2014 puis éliminé le 18 février 2015.
Reporters sans frontières dénonce cet acharnement contre les journalistes en Irak. “
La situation en Irak est extrêmement difficile pour les professionnels des médias. Cette série noire d’assassinats de journalistes doit s’arrêter et ceux qui les ont perpétré et commandité tenus responsables de leurs crimes de guerre. RSF demande à ce qu’une enquête soit menée par les autorités irakiennes pour identifier les coupables de ces meurtres, et notamment du dernier en date, celui du journaliste irakien Raed Al Joubouri”, déclare Lucie Morillon, directrice des programmes de l’organisation.
RSF a également appris avec une grande tristesse la récente
mort du journaliste
Ammar Al-Shahbander, chef de mission en Irak de l’Institute for War and Peace Reporting (IWPR) tué le 2 mai dans une explosion à la voiture piégée à qui a fait environ 17 morts. Son collègue
Emad Al-Sharaa a été grièvement
blessé.
Le 6 mai,
Majed Al Rabi’i, journaliste pour la chaîne
Al-Masar TV, est
décédé après avoir succombé à ses blessures dans un hôpital de Bagdad. Il avait été gravement
blessé le 29 avril alors qu’il accompagnait les forces de sécurité irakiennes pour couvrir les affrontements avec le groupe EI dans la ville de Garma à l’est de Fallujah, dans la province d’Anbar.
Le 23 janvier,
Ali-Al Ansary, journaliste pour la chaine irakienne
Al Ghadeer, a été
tué alors qu’il couvrait les affrontements entre les forces de sécurité irakiennes et le groupe EI dans la province de Diyala, au nord de l’Irak.
RSF a lancé une
initiative demandant au Conseil de Sécurité des Nations unies de déférer la situation en Irak et en Syrie à la Cour Pénale Internationale (CPI), et notamment les crimes commis contre les journalistes.
L’Irak figure à la 156e place (sur 180) du
Classement 2015 établi par Reporters sans frontières.
(Crédits photo AFP)