Le Conseil national de la Communication suspend deux publications
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Reporters sans frontières s'inquiète des récentes mesures prises par le Conseil national de la Communication (CNC) à l'encontre de quatre médias privés. Dans la semaine du 16 mai 2003, le CNC a décidé de suspendre la publication de deux journaux privés, Misamu et Le Temps. Par ailleurs, Jeunesse et Action ainsi que l'Espoir ont été mis en demeure.
"Cette mesure, qui s'apparente à une campagne d'intimidation de la presse privée, n'est qu'un moyen d'empêcher la population d'accéder à une information plus objective et de connaître les diverses manœuvres du gouvernement", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au président du CNC, Pierre Marie Ndong. L'organisation lui a demandé de revenir sur ces décisions et de permettre aux médias de poursuivre leurs publications.
Dans un communiqué daté du 12 mai 2003, le Conseil national de la Communication a ordonné que le bimensuel Misamu cesse ses publications en raison d'un conflit juridique sur la propriété du journal, qui oppose le sénateur Jean-Pierre Nzoghe Nguema (ancien leader du parti d'opposition, Morena, et fondateur du média) et l'Abbé Noél Ngwa Nguema, actuel éditeur. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, le journal compte poursuivre ses activités, n'ayant pas reçu de lettre officielle. Cette décision intervient à la suite de révélations, par le média, concernant la mort mystérieuse de l'aide de camp de Pascaline Bongo, fille aînée et directrice de cabinet du président Omar Bongo. Le journal avait accusé Eyamba Tsima Maurice Nestor, sécrétaire général du ministère des Finances, d'être responsable de ce meurtre.
Le 15 mai 2003, le CNC a suspendu pour trois mois, l'hebdomadaire Le Temps. On lui reproche un article du 14 mai, intitulé "Plus de cinquante milliards F CFA (plus de 76 millions d'euros) gaspillés en deux nuits", dans lequel le financement destiné à l'organisation des "fêtes tournantes" de l'indépendance en août était remis en question. Selon le CNC, cet article est de "nature à porter atteinte au crédit de la nation".
Par ailleurs, deux autres journaux ont été mis en demeure. Le premier, Jeunesse Action été mis en garde à la suite de la publication, dans son édition du 12 au 19 mai, de photos de personnes mutilées et de viols d'enfants. Selon le CNC, ces images sont de nature à "heurter la sensibilité des lecteurs". Quant à L'espoir, il est mis en demeure pour ne pas avoir rempli les formalités requises par le code de la Communication gabonais pour la création d'un organe de presse écrite.
Reporters sans frontières rappelle que le ministre de la Communication, Medhi Teale, vient d'octroyer 500 millions de FCFA (762 356 euros) à la presse privée dans le cadre du Fonds national pour le développement de la presse.
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Updated on
20.01.2016