Gabon : RSF dénonce le refus d'accréditation des journalistes étrangers pour couvrir les élections générales
Les autorités gabonaises ont refusé toutes les demandes d’accréditation de reporters étrangers désirant couvrir les élections générales à venir. Reporters sans frontières (RSF) dénonce une décision absurde et une atteinte au pluralisme de l’information.
Mise à jour du 26/08/23 : les autorités gabonaises ont annoncé dans la soirée du 26 août la suspension d'internet jusqu'à nouvel ordre. Sur décision de la Haute autorité de la communication (HAC), les médias France 24, RFI et TV5 Monde sont par ailleurs suspendus dans le pays. Des décisions dénoncées par RSF.
Les reporters des médias étrangers qui veulent se rendre au Gabon pour couvrir les élections générales prévues ce 26 août sont interdits d’entrée sur le territoire. Les autorités n’ont accordé, depuis plus de trois semaines, aucune accréditation aux journalistes internationaux qui en ont fait la demande. Elles ont déclaré à des médias internationaux qu’il n’est pas possible d'accréditer des journalistes venus de l'extérieur pour la circonstance.
C’est ainsi que l’envoyée spéciale de Jeune Afrique a été refoulée du pays dans la soirée du 21 août. Face à l’absence de réponse à sa demande d’accréditation, elle a décidé de se rendre directement sur place, où elle a été immédiatement interdite d’entrée sur le territoire, et placée dans un avion pour Paris le lendemain matin. Le journaliste du Cameroon Tribune, Sinclair Mezin, a aussi été refoulé à l’aéroport de Libreville, la capitale du Gabon. Le journaliste a déclaré à Cameroun Actuel que les autorités lui avaient signifié, avant son départ, qu’il pouvait obtenir son accréditation sur place, avant de finalement lui reprocher de ne pas en détenir une à son arrivée.
Bien qu’ayant envoyé leurs demandes d’accréditation en amont, les envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) et du journal Le Monde n’ont pas pu non plus se rendre sur place pour couvrir l’actualité politique faute de réponse des autorités.
Il est totalement anachronique de priver à des médias étrangers la possibilité de couvrir un moment aussi important de la vie démocratique d’un pays, où le besoin d’informations plurielles est crucial pour les populations. Nous dénonçons cette fermeture inacceptable et demandons aux autorités gabonaises d’y mettre un terme sans délai.
RSF a contacté le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze et le porte-parole du gouvernement qui sont restés sans réponse.