La junte militaire censure toute information sur la crise bancaire
Organisation :
20.03.03
Le Bureau de la censure a interdit, au début du mois de mars, la publication des articles de l'historien birman Than Tun. Cette décision pourrait être liée aux récentes déclarations de ce dernier au service birman de Radio Free Asia (basée à Washington) sur les trois éléphants blancs récemment découverts dans l'ouest du pays. La propagande de la junte militaire avait affirmé que la découverte de ces éléphants blancs était un signe très encourageant pour la prospérité du pays. L'hsitorien avait quant à lui affirmé qu'il n'y "avait aucune relation entre les éléphants blancs et le développement du pays". En pleine crise financière, ces critiques du régime auraient provoqué la colère du Bureau de la censure. Selon le magazine Irrawaddy (publié en Thaïlande), cette sanction pourrait également être liée aux articles publiés par Than Tun dans le mensuel Klaya sur la gestion du pays au XVIIIe siècle. Les censeurs y auraient trouvé des références à la gestion actuelle du pays par les militaires.
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18.03.03
Depuis mi-février 2003, les autorités interdisent la publication de tout article sur la grave crise bancaire que traverse le pays. Les directeurs de publication ont été menacés de représailles si le sujet était abordé.
Reporters sans frontières et la Burma Media Association (BMA) dénoncent ce black-out de l'information qui représente une violation flagrante du droit des Birmans à être informés librement. "Le gouvernement birman, qui est l'un des rares au monde à imposer la censure préalable aux publications privées, témoigne une nouvelle fois de son incapacité à accepter la libre circulation de l'information économique", ont dénoncé les deux organisations. Reporters sans frontières et la Burma Media Association réitèrent leur demande de levée immédiate de la censure sur l'information.
Depuis la seconde quinzaine de février, le Comité de contrôle des œuvres littéraires (Bureau de la censure) interdit la publication de tout article relatif à la grave crise bancaire que traverse le pays. Les directeurs des principaux hebdomadaires privés du pays ont été convoqués le 19 février par le Bureau de la censure pour se voir menacés de représailles si la crise financière était abordée dans leurs colonnes. Les officiels ont expliqué que cette décision devait permettre d'empêcher "l'exacerbation de la crise et d'endiguer les rumeurs".
Plusieurs journalistes basés à Rangoon ont expliqué à Reporters sans frontières et BMA qu'il était toujours impossible de couvrir la crise bancaire. "J'ai écrit trois articles sur le sujet. Ils ont tous été rejetés. C'est très frustrant", a expliqué un journaliste basé à Rangoon. Aucun article, même dans l'hebdomadaire privé en anglais Myanmar Times, n'a été publié sur le sujet.
La Birmanie est secouée par une nouvelle crise du système bancaire due à la fermeture par le gouvernement d'une douzaine d'établissements qui proposaient des taux d'intérêt beaucoup plus avantageux que les banques. Depuis le 20 février, la banque centrale a limité les transferts d'argent et les retraits de liquide aux vingt établissements bancaires du pays. Des centaines de Birmans font la queue chaque jour devant les banques, notamment la Asia Wealth Bank, pour tenter de retirer leurs économies en liquide.
En 1988, une grave crise financière avait provoqué les premières manifestations qui avaient conduit à l'émergence du mouvement démocratique dirigé par Aung San Suu Kyi.
Par ailleurs, des radios internationales diffusées en birman ont révélé que les autorités ont empêché la publication d'articles sur la mort, le 17 février dernier, de quatorze étudiants dans un accident de bus sur la route entre Syriam et Rangoon.
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Updated on
20.01.2016