La journaliste Amalfi Rodriguez forcée de quitter le département de la Guajira
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La journaliste Amalfi Rosales, craignant pour sa vie et celle de sa famille, a décidé de quitter le département de la Guajira après que des inconnus ont tiré sur son domicile le 2 septembre 2014.
Amalfi Rosales, correspondante de la radio Noticias Uno et du quotidien Al Día, est victime de menaces depuis presque un an. Celles-ci ont culminé lorsque, le 2 septembre dernier, des inconnus ont ouvert le feu à trois reprises sur sa maison. Amalfi Rosales a déposé une plainte immédiatement après l’attentat, et le corps technique d’investigation de Fonseca (département de la Guajira) a indiqué à Reporters sans frontières qu’une enquête a été ouverte. Cependant, la journaliste avait déjà dénoncé auprès des autorités, il y a deux mois, les constantes menaces dont elle faisait l’objet.
“Malgré les menaces nous continuons à publier des articles”, affirme Amalfi Rosales. La journaliste a portant été contrainte de quitter la Guajira afin de préserver sa vie et celle de sa famille. “Les menaces ont commencé en novembre 2013. Une fois, un inconnu m’a montré une arme et m’a dit de me taire, d’arrêter de cafarder”. Dernièrement, la journaliste couvrait les scandales politiques de l’actuel gouverneur, José María Ballesteros, et de l’ancien gouverneur de la Guajira, Francisco “Kiko” Gómez, incarcéré pour des liens supposés avec les paramilitaires et une possible implication dans trois meurtres. L’Unité nationale de protection (UNP) est déjà entré en contact avec Amalfi Rosales, mais aucune mesure n’a été prise pour l’instant.
“Reporters sans frontières demande que l’UNP agisse dans les plus brefs délais afin de garantir la sécurité d’Amalfi Rosales, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de l’organisation. Son déplacement n’est qu’une solution temporaire aux risques encourus par la journaliste et sa famille. Les autorités doivent mener une enquête sérieuse et indépendante afin d’identifier la source des menaces qui n’ont que trop duré.”
La veille, le journaliste Gonzalo Guillén, craignant un nouvel attentat contre sa vie, est retourné en exil pour la quatrième fois. Il bénéficiait pourtant de mesures de protection de l’UNP. Selon ses sources, Kiko Gómez avait envoyé plus de 5 000 millions de pesos pour acheter des juges à Bogotá et commanditer des attaques à l’encontre de Gonzalo Guillén et de ses confrères León Valencia et Ariel Ávila, ainsi que la députée et ancienne journaliste Claudia López. Reporters sans frontières a déjà prévenu que l’arrestation de Kiko Gómez ne suffirait pas à éliminer les risques envers les journalistes.
La Colombie est 126ème sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières le 12 février dernier.
Publié le
Updated on
20.01.2016