La Commission gouvernementale des médias a refusé d'accréditer, le 10 février 2004, les journalistes du Daily News. Cette décision intervient quelques jours après que la Cour suprême a confirmé la constitutionnalité de la loi sur l'information, particulièrement répressive.
La Commission gouvernementale des médias a refusé d'accréditer, le 10 février 2004, les journalistes du quotidien privé The Daily News tant que leur journal n'aura pas été officiellement autorisé à paraître. Cette décision intervient quelques jours à peine après que la Cour suprême a confirmé la constitutionnalité de la loi sur l'information, particulièrement répressive. Reporters sans frontières est inquiète de l'acharnement du gouvernement contre les médias indépendants, et dénonce un cadre législatif répressif.
"La loi sur l'information et la protection de la vie privée (AIPPA) oblige les journalistes et les médias zimbabwéens à être accrédités et autorisés par une Commission des médias dont les membres sont désignés par le gouvernement. C'est une situation inacceptable, parce qu'elle empêche l'existence de médias indépendants", a déclaré Reporters sans frontières. Tafataona Mahoso, le président de la commission, a expliqué que le seul fait que ces journalistes soient employés par le Daily News rend impossible leur accréditation. L'organisation dénonce un cadre législatif liberticide, qui condamne à terme toute forme de liberté d'expression.
Reporters sans frontières rappelle qu'au Zimbabwe, la loi interdit aux journalistes étrangers de travailler de manière permanente sur le territoire national.
Le 11 septembre 2003, la Cour suprême avait déclaré The Daily News illégal car le quotidien ne s'était pas enregistré auprès de la Commission des médias et de l'information, comme le requiert la loi sur la presse. Le journal avait refusé de s'enregistrer parce qu'il contestait la constitutionnalité de l'AIPPA. En application de ce jugement, la police avait procédé à la fermeture du quotidien, le 12 septembre, et fermé les locaux. Le 22 janvier, une décision de la Haute Cour l'avait autorisé à reparaître. Mais le 6 février, suite au jugement de la Cour suprême qui confirmait la constitutionnalité de la loi sur l'information, le Daily News avait decidé de suspendre momentanément sa parution. Ses journalistes avaient deposé leurs demandes d'accréditation auprès de la Commission des medias.