Interdiction d'un hebdomadaire et condamnation de son directeur à 8 mois de prison et à 74 coups de fouet

Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l'Ayatollah Sharoudi, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'interdiction de publication de l'hebdomadaire régional Chams-é-Tabriz et la condamnation de son directeur, Ali-Hamed Iman, à huit mois de prison et soixante-quatorze coups de fouet. "Nous vous demandons de revenir sur ce jugement ainsi que sur toutes les suspensions de journaux prononcées depuis avril 2000", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. RSF rappelle qu'il y a deux ans, jour pour jour, une loi sur la presse avait été votée par le Parlement dominé par les conservateurs. Cette dernière renforçait les sanctions contre la presse, qui étaient déjà très sévères dans ce pays. "Nous demandons également aux responsables iraniens, notamment aux députés, de revenir sur cette législation et de la modifier dans un sens plus libéral", a-t-il ajouté. Selon les informations recueillies par RSF, le tribunal de la ville de Tabriz (nord-ouest du pays) a interdit, le 16 avril, la publication de l'hebdomadaire régional, Chams-é-Tabriz, puis a condamné son directeur, Ali-Hamed Iman, à huit mois de prison et à soixante-quatorze coups de fouet pour, notamment, "insulte à la religion" et "tentative de créer des dissensions entre ethnies". Quinze charges pesaient sur Ali-Hamed Iman dont "publications mensongères" et "insulte aux dirigeants du régime, à la religion et au prophète de l'Islam". Le directeur de l'hebdomadaire a vingt jours pour faire appel du jugement. Ali-Hamed Iman avait déjà été mis en détention le 17 décembre 2001 après sa comparution devant un tribunal pour des accusations similaires. Il avait été libéré sous caution le lendemain. Depuis le début de l'année, quatre journaux ont été suspendus en Iran. Par ailleurs, treize professionnels des média sont encore emprisonnés, en dépit de la libération de six journalistes au cours du mois de mars.