Inquiète à la veille du second tour de l'élection présidentielle, Reporters sans frontières s'adresse aux deux candidats en lice
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S'adressant aux candidats en lice pour le second tour de l'élection présidentielle iranienne, Reporters sans frontières a insisté sur les réformes essentielles que devra prendre le prochain chef de l'Etat et urgentes en faveur de la liberté de la presse ainsi que sur la libération sans condition des cinq journalistes et des trois webloggers toujours emprisonnés en Iran.
« Nous sommes d'autant plus inquiets que ces deux candidats n'ont jamais fait preuve de la moindre tolérance en faveur des journalistes. Akbar Rafsandjani et Mahmoud Ahmadinejad sont accusés d'avoir commandité les assassinats d'opposants et d'intellectuels iraniens dans les années 90. Récemment interrogés sur le retour en prison d'Akbar Ganji, tous deux ont refusé de commenter tout en mettant en garde ceux « qui violent la loi de la République islamique ».
« La liberté d'expression ne sera pas garantie dans ce pays tant que l'incarcération de journalistes continuera d'être une pratique systématique. C'est pourquoi le futur président devra réformer le code de la presse afin de dépénaliser les délits de presse et garantir la liberté d'expression sans discrimination de langue, de religion ou d'opinion politique», a déclaré l'organisation.
« Une fois élu, le futur président devra prendre des mesures immédiates pour mettre fin à l'impunité qui règne actuellement dans les affaires de meurtres et de tortures de nombreux professionnels. Ainsi, les responsables de la mort de quatre journalistes iraniens et de la photographe irano-canadienne doivent être poursuivis et jugés en conséquence de leurs actes. Il devra aussi autoriser la réouverture des journaux suspendus et interdire le filtrage des sites d'information et des publications en ligne», a ajouté l'organisation.
« Reporter sans frontières demande des garanties sur le sort du journaliste Iranien Akbar Ganji, détenu depuis le 22 avril 2000 pour ses révélations sur les meurtres d'opposants et d'intellectuels fin 1998, et qui poursuit sa grève de la faim. Physiquement très affaibli, il a besoin d'être hospitalisé. Or nous avons appris que certains responsables ont tenté de placer dans sa cellule un prisonnier de droit commun et propagé la rumeur de son décès. Reporters sans frontières dénonce ces procédés scandaleux et demande au futur président de mettre fin à ces pratiques dégradantes», a conclu l'organisation.
Publié le
Updated on
20.01.2016