Reporters sans frontières dénonce l'attitude de la police de Chengdu (province du Sichuan, centre du pays) à l'encontre du cyberdissident Huang Qi, détenu depuis le 10 juin 2008 pour “possession illégale de secrets d'Etat“. Selon la loi chinoise, il a droit de recevoir la visite de son avocat mais la police de Chengdu s'y oppose.
Reporters sans frontières dénonce l'attitude de la police de Chengdu (province du Sichuan, centre du pays) à l'encontre du cyberdissident
Huang Qi, détenu depuis le 10 juin 2008 pour “possession illégale de secrets d'Etat“. Selon la loi chinoise, il a le droit de recevoir la visite de son avocat mais la police de Chengdu s'y oppose. Il risque trois ans de prison.
“En interdisant à Huang Qi de voir son avocat, les autorités chinoises prouvent, encore une fois, que rien n'a changé en matière de liberté d'expression dans le pays. Huang Qi est le 49e cyberdissident emprisonné en Chine en raison de son combat pour la démocratie et la liberté d'expression sur Internet. Nous demandons aux autorités de le libérer en attendant son jugement“, a déclaré l'organisation.
Le 10 juillet 2008, la police avait confirmé à la famille du militant des droits de l'homme que les résultats de l'enquête avaient déjà été transmis au bureau du procureur, qui a trois mois pour rendre sa décision.
La femme de Huang Qi, Zeng Li, a confié son étonnement à Reporters sans frontières : “Je suis désolée pour mon mari et je ne comprends pas les raisons qui poussent les autorités à retenir cette charge contre lui. Huang Qi ne faisait que rapporter les conditions de vie des victimes après le tremblement de terre au Sichuan.“
Son avocat, Mo Shaoping, a contacté la police de Chengdu le 18 juillet pour demander un droit de visite, qui lui a été refusé. D'après lui, la notification d'arrestation qui a été délivrée par la police de Chengdu à la mère de Huang Qi, le même jour, n'est pas claire.
Huang Qi, 44 ans, est le fondateur du
site Internet www.64tianwang.com. Le 20 mai, il avait critiqué la couverture des conséquences du tremblement de terre par les médias chinois : “Les reportages que nous voyons sont biaisés. En réalité, il est très difficile pour les organisations privées de délivrer de l'aide alimentaire. Elles sont obligées de passer par le canal des autorités. Peu importe la manière dont le gouvernement sert sa propagande et s'érige en sauveteur, peu de citoyens ont confiance en lui en raison des scandales de corruption qui ont déjà eu lieu par le passé lors de telles catastrophes.“
A l'origine, Huang Qi avait créé www.64tianwang.com pour diffuser des avis de recherche de personnes disparues en Chine. En 2004, Reporters sans frontières lui avait décerné le prix “Cyberlibertés“ pour le combat qu'il mène en faveur de la liberté d'expression et de la défense des droits de l'homme sur Internet. Une pétition circule à Chengdu et dans d'autres régions affectées par le tremblement de terre, pour demander sa libération.
De 2000 à 2005, Huang Qi a été détenu à la prison de haute sécurité de Nanchong (nord-est de la province du Sichuan) pour “subversion.“ Il avait été arrêté le 3 juin 2000, la veille du onzième anniversaire du massacre de la place Tiananmen (4 juin 1989), et inculpé en vertu des articles 103 et 105 du code pénal. Les autorités lui avaient reproché la publication d'articles sur le massacre, écrits par des dissidents basés à l'étranger. Il souffre depuis de problèmes de santé assez graves en raison des violences qu'il a subies en prison. Les autorités refusent de lui fournir les soins médicaux appropriés.
Consulter le certificat d'inculpation de Huang Qi émis par la police de Chengdu le 18 juillet 2008 à 15h (heure de Pékin):
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