#FreeZamora : RSF lance une pétition appelant à la libération du directeur d’elPeriódico détenu depuis un an au Guatemala
Le 29 juillet, cela fera un an que le journaliste Jose Rubén Zamora est incarcéré. Victime d’un acharnement judiciaire, il a été condamné pour des charges fallacieuses en juin 2023 à six ans de réclusion. Signez la pétition de Reporters sans frontières (RSF) pour la libération de ce patron de presse, dont le cas est symptomatique de la persécution subie par les journalistes au Guatemala, où la démocratie est plus que jamais menacée.
SIGNEZ LA PÉTITION #FreeZamora
Jose Rubén Zamora est l'un des plus grands noms du journalisme au Guatemala, fondateur de trois journaux dont elPeriódico, un quotidien d’envergure nationale qui a dénoncé sans relâche la corruption du gouvernement d'Alejandro Giammattei ces dernières années. Celui-ci a dû fermer ses portes en mai, asphyxié financièrement par de lourdes amendes, au terme d’une véritable persécution judiciaire.
Incarcéré depuis le 29 juillet 2022, le directeur d’elPeriódico a été condamné le 14 juin 2023 a six ans de prison pour blanchiment d'argent, en raison d’un défaut de justification de la provenance d’un virement destiné à maintenir à flot son journal. Lors d’une visite en prison de RSF et de deux autres organisations de la liberté de la presse au Guatemala en mai dernier, Jose Rubén Zamora, qui a perdu 16 kilos depuis son emprisonnement, a confié être victime de torture psychologique. Sa cellule a été infestée d’insectes le premier mois et il a été régulièrement soumis à des privations de sommeil par les autorités pénitentiaires.
Avec l’un des plus éminents hommes de presse du pays derrière les barreaux, la fermeture d’elPeriódico et une justice aux ordres, l'autocensure des médias risque de compromettre fortement l'expression de voix critiques et l'exercice du journalisme, à un moment politiquement crucial au Guatemala. Après huit ans de recul democratique et de régression des libertés, plusieurs candidats n'ont pas pu se présenter au premier tour de l'élection présidentielle, et le ministère public réclame la dissolution du parti de l’un des deux candidats arrivés en tête, pour l'empêcher de disputer le second tour le 20 août prochain.
Il est clair que Jose Rubén Zamora est un bouc émissaire, et que sa condamnation est utilisée pour envoyer un message à toute la profession. Au cours d’une mission commune dans le pays en mai dernier, RSF a pu constater le harcèlement judiciaire visant les journalistes qui enquêtent sur la corruption, ou couvrent simplement les procès visant des personnalités proches du pouvoir. Cette criminalisation de la profession s'est accrue ces dernières années, poussant au moins une vingtaine de journalistes à l'exil, selon l'Association des journalistes du Guatemala (APG).
La démocratie et le journalisme sont en péril au Guatemala. La condamnation sans procès équitable de Jose Rubén Zamora et l’acharnement judiciaire contre son journal, sont inacceptables. Signez la pétition #FreeZamora !