Enquête libanaise sur quatre lettres piégées
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La police criminelle libanaise a ouvert, le 12 décembre 2003, une enquête au sujet de quatre lettres piégées envoyées depuis le Liban à trois journalistes et un écrivain koweïtiens. L'expéditeur, "un homme brun âgé d'une quarantaine d'années" d'après les premiers résultats de l'enquête, s'était fait passer pour Ghassan Charbel, rédacteur en chef adjoint du journal panarabe Al-Hayat. Ce dernier a dénoncé l'implication de son nom et de celui de son journal dans cette affaire. Outre la lettre adressée à Ahmad Al-Jarallah, propriétaire des journaux koweïtiens Al-Siyassah, Arab Times et Al-Hadath, qui a été blessé son secrétaire particulier au visage, trois autres missives piégées ont été découvertes par le ministère koweïtien des Télécommunications. Elles étaient destinées au journaliste Nasser Al-Utaybi, du quotidien Al-Siyassah, à son confrère Dr Abdallah Muhammad Al-Shaykh du quotidien Al-Qabas ainsi qu'au secrétaire général de l'Union des écrivains koweïtiens.
Le ministre de l'Information koweïtien, Mohamed Abdallah Abu Al-Hassan, a indiqué à la presse, le 11 décembre 2003, que le courrier envoyé à Ahmad Al-Jarallah pouvait être l'œuvre de certaines personnes cherchant à créer une crise dans le pays", avant le Sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), prévu les 21 et 22 décembre au Koweït.
11 décembre 2003 - Reporters sans frontières condamne l'attentat manqué contre un rédacteur en chef
Reporters sans frontières condamne fermement la tentative d'attentat perpétrée le 11 décembre 2003 au Koweït contre Ahmad Al-Jarallah, rédacteur en chef du quotidien Al-Siyassah et l'un des journalistes les plus renommés du pays. L'organisation demande à la police de procéder à une enquête rapide et minutieuse pour faire toute la lumière sur l'envoi d'une lettre piégée qui lui était adressée et a blessé au visage son secrétaire, Walid Dahdouh.
Cet attentat, une première dans l'histoire des médias au Koweït, a suscité une vive émotion parmi les milieux journalistiques et politiques du pays qui s'inquiètent d'un acte de violence aussi bien préparé et dirigé contre une personnalité connue pour sa modération et son ouverture sur les plans politiques et religieux.
Ahmad Al-Jarallah a estimé que la lettre piégée lui avait été adressée "en réaction à ce qu'(il avait) écrit sur les terroristes et les extrémistes dans le monde arabe". Le journaliste est en effet connu pour ses critiques acerbes et son opposition au fanatisme religieux. M. Jarallah, propriétaire d'Al-Siyassah et du quotidien anglophone Arab Times, est en outre un proche du prince héritier d'Arabie saoudite, le prince Abdallah. Lors de la guerre en Irak, il s'était exprimé dans son journal en faveur de l'intervention conduite par les Etats-Unis. Ces derniers temps, le quotidien Al-Siyassah, qui paraît simultanément au Koweït et à Jeddah en Arabie saoudite, avait été très critique à l'égard des fanatiques religieux saoudiens.
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Updated on
20.01.2016