Reporters sans frontières s'inquiète vivement de la convocation d'Emadoldin Baghi, le 3 mars 2004, devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Ce journaliste indépendant, qui a été condamné en décembre 2003 à une peine de prison avec sursis, risque d'être incarcéré.
Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude quant à la convocation d'Emadoldin Baghi, journaliste indépendant, connu pour son combat en faveur de la liberté d'expression, le 3 mars 2004, à la 3e section du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Le journaliste est accusé d'avoir publié un article dénonçant le caractère illégal des élections législatives du 20 février 2004, dans le quotidien réformateur Yas-e no (suspendu). Emadoldin Baghi, condamné en décembre 2003 à un an de prison avec sursis, pourrait être incarcéré à l'issue de cette convocation.
Le 4 décembre 2003, Emadoldin Baghi avait été condamné, sans motif officiel, à un an de prison avec sursis par la 6e section du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Ce sursis peut être commué en peine de prison ferme pendant cinq ans. Depuis plusieurs années, ce journaliste s'attire les foudres des durs du régime. Le 23 octobre 2000, il avait été condamné à trois ans de prison ferme, pour " atteinte à la sécurité nationale " et " propagation de fausses nouvelles ". Depuis sa libération, le 6 février 2003, Emadoldin Baghi a multiplié les actions en faveur des droits de l'homme, notamment en signant dans la presse réformatrice des articles dénonçant les atteintes à la liberté d'expression et en créant une association de défense des prisonniers d'opinion.
Reporters sans frontière déplore par ailleurs :
- La détention, du 21 au 23 février, de Farshad Gorganpour, chef du service économique du quotidien Gilan-e emrouz, accusé d'avoir signé une lettre de protestation contre la tenue des élections législatives.
- La suspension, du 19 au 21 février, du quotidien Nassim-e Sabah, pour la publication d'un article concernant la fermeture provisoire des deux grands quotidiens réformateurs Sharq et Yas-e no ;
- La convocation, le 6 avril 2004, de Mohammad Javad Roh, journaliste au quotidien réformateur Sharq, mis en cause par le tribunal de Téhéran pour ses articles sur la politique culturelle de la République islamique d'Iran et notamment son système de censure.
- Les pressions exercées sur le critique de cinéma Payam Fazlinejad, journaliste à l'hebdomadaire Sinema, par Adareh Amaken (une section de la police habituellement chargée des délits à caractère "moral") et par le procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi..
L'absence de respect des procédures légales dans le procès d'Iradj Jamshidi, rédacteur en chef du quotidien économique Asia (suspendu), qui s'est ouvert le 24 février à la 26e section du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Si l'avocat a eu l'autorisation d'assister au procès, il n'a cependant pas eu accès au dossier de son client, arrêté le 6 juillet 2003.