Le 9 septembre, les journalistes Vosita Kotowasawasa et Jyoti Pratibha, travaillant respectivement pour la Fiji Broadcasting Corporation (FBC) et le quotidien Fiji Sun, ont été menacés de mort au lendemain de leurs publications sur l’annulation d’un débat télévisé par le leader d’un parti politique.
Alors que l’archipel fidjien s'apprête à vivre ses premières élections législatives depuis le coup d’Etat en 2006, les journalistes politiques sont victimes d’intimidations dont la gravité n’a d’égal que les enjeux du scrutin.
Selon le site d’information
Pacific.Scoop, affilié au Pacific Media Centre, le 9 septembre, la journaliste radio
Vosita Kotowasawasa a reçu plusieurs appels téléphoniques anonymes la menaçant de mort tandis que sa consœur,
Jyoti Pratibha a été intimidée via son compte Facebook, en provenance de faux comptes.
Les deux journalistes avaient couvert la veille le retrait, à la dernière minute, de Teimumu Vuikaba Kepa, chef du Social Democratic Liberal Party (SODELPA), d’un débat télévisé dans lequel il devait affronter l’actuel Premier ministre par interim Voreqe Bainimarama (Frank Bainimarama).
«
Nous condamnons fermement toutes formes d’intimidation à l’encontre des professionnels des médias, déclarent Benjamin Ismaïl responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières et David Robie, directeur du Pacific Media Center.
Les militants des différents partis politiques peuvent être en désaccord avec les journalistes et leur couverture des événements mais leurs propos menaçant doivent être punis. L’autocensure qu’ils génèrent portent gravement atteinte au processus démocratique que constituent ces premières élections législatives. »
La
Fiji Broadcasting Corporation a déclaré collaborer avec Telecom Fiji Limited afin d’identifier les auteurs des menaces téléphoniques. Le
Fiji Suna également annoncé que des recherches étaient effectuées afin d’identifier les personnes derrières les faux comptes Facebook. Dans les pages de son journal, Jyoti Pratibha a déclaré qu’elle ne serait « pas intimidée par des lâches qui nous menacent en se cachant derrière de faux comptes »
Les Fidji figurent à la 107e place sur 179 pays dans le
Classement de liberté de la presse en 2014. En octobre 2014, le pays sera examiné par le Conseil des droits de l’homme dans le cadre des Examens périodiques universels (EPU). A cette occasion,
Reporters sans frontières et le Pacific Media Centre ont soumis une contribution écrite recommandant notamment une modification de la Constitution et la promulgation d’une loi sur la liberté de l’information.