Deux journalistes assassinés à Bagdad, un troisième à Al-Khalis
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Reporters sans frontières a dénombré trois nouveaux assassinats de journalistes irakiens dans les deux dernières semaines, portant à trente-six le nombre de professionnels des médias tués dans le pays depuis le 1er janvier 2007.
“Nous adressons toutes nos condoléances aux familles des victimes. Les journalistes irakiens mettent leur vie en danger chaque fois qu'ils vont travailler. Si de plus en plus de médias irakiens quittent la capitale pour se mettre à l'abri au Kurdistan ou dans les pays avoisinants, les correspondants locaux continuent d'échapper à toute protection et leurs assassins d'échapper à la justice”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 11 juin 2007, un attentat à la bombe a fait de nombreuses victimes à Al-Khalis (55 km au nord de Bagdad), dont un journaliste en service. Aref Ali Falih, 32 ans, occupait le poste de correspondant de l'agence de presse indépendante Aswat Al-Irak (“Les Voix de l'Irak”) dans la province de Diyala (Nord-Est) depuis décembre 2006. Trois collaborateurs de cette agence ont été tués en l'espace de deux semaines, depuis le 30 mai 2007.
Par ailleurs, les bureaux de la chaîne de télévision publique Al-Iraqiya, dans la province de Maysan (au sud-est de Bagdad), ont été détruits par un incendie criminel le 18 juin. Aucune victime n'a été déplorée. Le lendemain, Mohammed Al-Anouar, correspondant du quotidien égyptien Al-Ahram, a été blessé à la main dans un attentat à la voiture piégée au centre de la capitale.
Le poète et journaliste Rahim Al-Maliki (photo) a été tué dans l'attentat-suicide qui a visé, le 25 juin, l'hôtel Milia-Mansour à Bagdad où se tenait la réunion de plusieurs chefs tribaux et à laquelle il assistait. Les deux cameramen qui l'accompagnaient n'ont pas été blessés. Rahim Al-Maliki, 39 ans, présentait deux émissions culturelles sur Al-Iraqiya.
Le Syndicat des journalistes a également annoncé la mort de Hamid Abd Sarhane, un vétéran de la presse irakienne, le 26 juin dernier. Il retournait à son domicile en fin de journée, lorsque des inconnus ont barré la route de son véhicule dans le quartier Al-Saydiya, dans le sud de Bagdad. Atteint de plusieurs balles, le journaliste est mort sur le coup. Hamid Abd Sarhane, 57 ans, avait travaillé pendant plus de trente ans auprès de l'agence de presse irakienne publique sous l'ancien régime de Saddam Hussein. Après l'invasion américaine, le journaliste s'est mis au service de l'agence privée Irakioun.
Une quatrième journaliste aurait été assassinée à Mossoul le 24 juin. Un rapport de police indique que Zeena Shakir Mahmoud, 35 ans, du journal Al-Haqiqa, organe du parti démocratique kurde (PDK), aurait été tuée par balles dans le quartier Intisar, dans l'est de la ville. Toutefois, cette information n'a pas pu être vérifiée auprès de sa rédaction.
Dans une autre affaire, Reporters sans frontières a appris l'arrestation pendant quelques heures d'Imad Al-Khaza'i (photo), correspondant de la chaîne de télévision privée Al-Baghdadiyah à Diwaniya (180 km au sud de Bagdad). Le journaliste aurait été placé en détention par les forces de l'ordre irakienne pour ne pas avoir respecté l'interdiction d'approcher des lieux d'attentat, édictée par le Premier ministre Nouri Al-Maliki en mai 2007.
Depuis le début du conflit en mars 2003, 187 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués, deux sont portés disparus et quatorze sont actuellement retenus en otages en Irak.
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Updated on
20.01.2016