Reporters sans frontière se félicite de la création de Hourriyat, premier Centre indépendant de la presse en Syrie, le 9 mai 2005 à Damas, et demande aux autorités de le reconnaître officiellement, dans un contexte répressif. Le numéro du mois de mai du mensuel économique privé Al-Mal a été saisi pour avoir traité de plusieurs sujets sensibles. Par ailleurs, les autorités syriennes ont mis fin à une série d'émissions de la télévision américaine de langue arabe Al-Hurra portant sur la presse en Syrie.
Reporters sans frontière se félicite de la création de Hourriyat (Libertés), premier Centre indépendant de la presse en Syrie, le 9 mai 2005 à Damas, et demande aux autorités de le reconnaître officiellement.
« Hourriyat peut jouer un rôle important pour la libéralisation des médias et la dépénalisation des délits de presse que nous exigeons depuis des années », a déclaré l'organisation.
« Depuis la promulgation, en septembre 2001, d'un nouveau décret sur la presse, les autorités syriennes ont renforcé leur répression envers les médias. Les événements les plus récents confirment cette mainmise totale sur la presse et la nécessité de la création d'une institution syrienne de défense de la liberté de la presse telle que Hourriyat », a ajouté Reporters sans frontières.
Le Centre a été créé par différents journalistes et défenseurs des droits de l'homme tels que le caricaturiste Ali Farzat, l'écrivain et politologue Michel Kilo ou encore l'avocat Anouar Bounni.
La censure la plus récente remonte au 11 mai, date à laquelle le numéro du mois de mai du mensuel économique privé Al-Mal (L'Argent) a été saisi pour avoir traité de plusieurs sujets sensibles. Il contenait notamment un entretien avec l'ancien ministre de l'Economie, Issam Zaïm, intitulé « La nouvelle orientation de la relation entre la livre syrienne et le dollar est inquiétante », une lettre adressée au président Bachar el-Assad par un entrepreneur exproprié au début des années 60 par le parti Baas au pouvoir et un article sur la corruption dans le secteur privé.
Dans une autre affaire, les autorités syriennes ont mis fin à une série de quatre émissions de la télévision américaine de langue arabe Al-Hurra (La Libre) portant sur la presse en Syrie. Au lendemain de la première émission, qui a été diffusée le 19 avril en direct depuis Damas, Al-Hurra a annoncé qu'elle annulait les émissions restantes à la suite de « pressions exercées » sur son équipe dans la capitale. Durant la première émission, les invités avaient pu aborder librement « la législation sur la presse et les lignes rouges à ne pas franchir ».
Par ailleurs, le 5 mai, s'est ouvert le procès en diffamation du journaliste et écrivain Hakim Al Baba, après la publication par ce dernier de quelques articles critiquant Imad Al Shouaibi, un docteur en sciences politiques connu pour être le porte-parole officieux du pouvoir. Le plaignant a requis cinq millions de livres syriennes en dommages et intérêts (l'équivalant de 100 000 dollars).
Les services de sécurité syriens ont déjà convoqué à plusieurs occasions M. Al Baba qui publie régulièrement des articles dans divers journaux arabes critiquant avec humour le fonctionnement du système politique en Syrie.