Chine : un commentateur politique chevronné condamné à huit ans de prison pour "subversion"
Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération de Guo Feixiong, un commentateur politique chinois récemment condamné à huit ans de prison et qui, par le passé, a déjà passé plus de douze années en détention.
Le commentateur politique et avocat des droits humains chinois Yang Maodong, mieux connu sous son nom de plume Guo Feixiong, a été condamné, le 11 mai 2023, à une peine de huit ans de prison par un tribunal de Canton, dans le sud de la Chine, pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'État". Âgé de 56 ans, Guo Feixiong avait été secrètement placé en détention le 5 décembre 2021 et officiellement arrêté le 12 janvier 2022, juste deux jours après le décès de sa femme.
Le tribunal populaire intermédiaire de Canton a condamné Guo Feixiong pour avoir publié des articles critiques à l'égard du régime chinois sur son site Internet. Selon Reuters, des diplomates des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, du Danemark, de la France, de l'Allemagne et des Pays-Bas auraient été interdits d'assister au procès.
"En condamnant à nouveau Guo Feixiong à une lourde peine de prison, le régime chinois montre sa détermination à faire taire à tout prix l'un des plus ardents défenseurs de la liberté de la presse en Chine. Nous exhortons la communauté internationale à renforcer la pression sur le régime de Pékin pour obtenir la libération de Guo Feixiong ainsi que celle de tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine.
Par le passé, Guo Feixiong a déjà été emprisonné entre 2006 et 2011 pour “activités commerciales illégales” après la publication d'un livre intitulé Séisme politique à Shenyang, dans lequel il enquêtait sur la corruption du gouvernement dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine) ; et de 2013 à 2019 pour “rassemblement des foules en vue de troubler l'ordre social” après avoir prononcé un discours en faveur de la liberté de la presse lors d’une manifestation anti-censure organisée par un journal local. Pendant son séjour en prison, il a été soumis à la torture, notamment à des chocs électriques.
Les autorités chinoises ont récemment intensifié leur répression contre les commentateurs politiques. En avril 2023, Xu Zhiyong a été condamné à 14 ans de prison après avoir publié un article d'opinion critique à l'égard du régime. Deux mois plus tôt, Ruan Xiaohuan, un blogueur mieux connu sous le pseudonyme de "Program Think", a été condamné à sept ans de prison pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'État".
Située à la 179e place sur 180, la Chine occupe les tréfonds du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023 et constitue la plus grande prison pour les journalistes au monde avec au moins 114 d’entre eux derrière les barreaux.
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