Chine : RSF exige la libération d'une figure de la lutte contre la censure
Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités chinoises à libérer Zhang Jialong, un ancien journaliste connu pour son engagement contre la censure détenu depuis le 12 août.
Zhang Jialong, un ancien journaliste connu pour son engagement contre la censure, a été arrêté par la police le 12 août à Guiyang (province de Guizhou). Le lendemain, il a été inculpé sous le chef « d’attiser des querelles et provoquer des troubles », un motif vague souvent utilisé par le régime contre les journalistes et leurs sources et qui peut valoir jusqu’à dix ans de prison.
« Cette arrestation sans fondement montre une nouvelle fois dans quelle abîme d’intolérance à la critique le régime de Pékin est tombé, s’indigne Cédric Alviani, responsable du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle à « la libération immédiate de Zhang Jialong et de tous les autres journalistes emprisonnés en Chine. »
En 2008, Zhang Jialong avait abondamment couvert le scandale du lait en poudre contaminé à la mélamine, qui avait causé la mort de six nourrissons et en avait rendu malade 300 000, dont 54 000 hospitalisés. En 2011, le journaliste avait été détenu trois jours pour avoir écrit sur la démolition brutale par les autorités de l'atelier de l’artiste Ai Weiwei à Shanghai.
Ancien journaliste du média financier Caijing et éditeur pour le groupe internet Tencent, Zhang s’est illustré en 2014 lorsqu’il a publiquement demandé au secrétaire d'État américain John Kerry, en visite dans le pays, d’aider les Chinois à « démolir la grande muraille de la censure ». Le journaliste, renvoyé de Tencent après ce coup d’éclat, n’est pas parvenu depuis lors à retrouver un emploi stable.
Au moins 113 journalistes et blogueurs sont actuellement emprisonnés en Chine dans des conditions qui laissent craindre pour leur vie. Dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2019, le pays est au 177e rang sur 180.