Chine : RSF appelle à la libération d’une journaliste de Bloomberg et d’un ancien photographe du New York Times
Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération immédiate d’une assistante de presse de l’agence Bloomberg et d’un ancien photographe du New York Times, deux ressortissants chinois récemment placés en détention à Pékin.
Le 16 décembre, Du Bin, journaliste indépendant de nationalité chinoise et ancien photographe du quotidien américain New York Times, a été placé en détention à Pékin sous l’accusation d’avoir « attisé des querelles et provoqué des troubles ». En 2013, il avait été arrêté puis libéré sous caution pour avoir réalisé un documentaire montrant les conditions de vie des femmes prisonnières d'un camp de travail.
Une semaine plus tôt, le 7 décembre, Haze Fan, une assistante de presse de l’agence Bloomberg, elle aussi de nationalité chinoise, avait déjà été placée en détention par le Bureau de la Sécurité Nationale de Pékin sous l’accusation de « mise en danger la sécurité nationale ». Cette journaliste expérimentée, employée de Bloomberg depuis 2017, a par le passé travaillé pour les médias internationaux CNBC, CBS News, Al Jazeera et l’agence de presse Thomson Reuters.
« Après des années de répression contre les journalistes locaux, le régime chinois cible désormais les médias étrangers, l’une des dernières sources d’information encore en mesure de produire des informations non censurées sur la Chine », s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle les démocraties à « intensifier leurs pressions sur le régime de Pékin pour qu’il libère Haze Fan, Du Bin et tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine ».
Dans une déclaration commune publiée le 12 décembre, plusieurs associations et clubs des correspondants étrangers (FCC) en Asie ont exprimé leur inquiétude face au harcèlement dont sont victimes les journalistes travaillant pour les médias internationaux en Chine. Le même jour, l'Union européenne a aussi appelé à la libération de Haze Fan et de tous les autres journalistes détenus en Chine.
Ces dernières années, le régime chinois a généralisé ses pratiques d’intimidation, de harcèlement et de surveillance des correspondants étrangers, de leurs assistants et de leurs sources. Pas moins de 17 journalistes étrangers ont été expulsés de Chine depuis le début de l’année et plusieurs demandes de visa pour Hong Kong de journalistes étrangers ont été refusées sans explication.
La Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 119 détenus emprisonnés dans des conditions qui laissent souvent craindre pour leur vie. Le pays stagne au 177e rang sur 180 pays dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2020.