Assassinat du journaliste Donny Buchelli Cueva au Pérou : la piste professionnelle ne saurait être écartée
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Le journaliste Donny Buchelli Cueva a été assassiné le 8 juillet 2014. Son corps, retrouvé deux jours plus tard, présentait des marques de torture. Reporters sans frontières soutient les efforts de l’Association nationale des journalistes péruvienne (ANP), qui fait pression afin que le mobile professionnel ne soit pas écarté dés la phase initiale de l’investigation.
Un mois après l’assassinat du propriétaire de la radio Solimar Donny Buchelli Cueva, l’enquête est au point mort. Deux suspects auraient pourtant déjà été placés en état d’arrestation, et plusieurs pistes ont été évoquées, dont le mobile professionnel. Son cadavre avait été retrouvé le 10 juillet dernier à son domicile, dans la province de Pacasmayo, pieds et mains liés et présentant des marques de torture. Les assassins ont étouffé le journaliste après l’avoir battu jusqu’à qu’il en perde connaissance.
Donny Buchelli Cueva, qui animait une émission d’information sur Más Radio, avait récemment lancé une campagne publique pour dénoncer les lacunes professionnelles et éthiques des candidats aux élections locales. Ses collègues, choqués par la violence de son assassinat, ont assuré que le journaliste n’était impliqué dans aucune affaire véreuse.
"Reporters sans frontière exhorte les autorités à poursuivre l’enquête dans les meilleurs délais afin que ce crime ne demeure pas impuni, déclare Camille Soulier, responsable du bureau des Amériques de l’organisation. Qu’en est-il des deux suspects identifiés ? Nous espérons que la période électorale ne constituera pas un obstacle à l’investigation".
Le gouvernement péruvien ne doit pas fermer les yeux sur la réalité du danger permanent qui plane sur la profession. Le 22 avril 2014, le journaliste Yofré López a été victime d’un attentat à la dynamite à son domicile, dans la région de Lima. Le journaliste est sorti indemne de l’explosion, mais sa mère et son beau-père ont été légèrement blessés. L’impunité des responsables politiques et administratifs impliqués dans des exactions graves demeure une réalité au Pérou. Daniel Belizario Urresti Elera a été nommé ministre de l’Intérieur en juin dernier malgré son renvoie devant un tribunal dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Hugo Bustíos Saavedra, tué le 24 novembre 1988. Malgré la condamnation de deux des auteurs du crime, l’affaire n’est toujours pas close 26 ans après les faits.
Le Pérou se situe à la 104ème position sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016