Assassinat de Norbert Zongo au Burkina Faso : une nouvelle étape franchie pour l'extradition du principal suspect
Reporters sans frontières (RSF) se félicite que le gouvernement français se soit prononcé en faveur de l'extradition de François Compaoré, frère de l'ancien président burkinabè et principal suspect dans l'assassinat du journaliste d'investigation Norbert Zongo. Plus de vingt et un an après les faits, cette extradition demeure une priorité et un préalable essentiel à l'ouverture d'un procès des commanditaires présumés de cet assassinat.
Le décret d'extradition de François Compaoré, frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en 2014, a été signé le 5 mars 2020 par le Premier ministre français Edouard Philippe.
La justice du Burkina Faso réclame François Compaoré dans le cadre de l’enquête sur la mort de Norbert Zongo, journaliste d'investigation et directeur de l'hebdomadaire L'Indépendant, assassiné le 13 décembre 1998 à Sapouy, à 100 km au sud de Ouagadougou. Le corps de Norbert Zongo et de trois de ses compagnons, tués par balles, furent retrouvés à côté de leur véhicule incendié. A l’époque, le journaliste enquêtait sur le meurtre de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, torturé à mort par des membres de la garde présidentielle.
‘’Nous nous réjouissons de cette décision qui constitue une nouvelle étape importante et qui nous rapproche d'un procès au Burkina Faso", déclare Assane Diagne, directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF ."La mise en oeuvre de cette extradition, encore susceptible de recours, est une priorité. Plus de vingt et un an après les faits, la famille et les proches du journalistes attendent toujours que justice soit rendue. Norbert Zongo ne doit pas demeurer le symbole de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes’’.
Le Burkina Faso occupe la 36e place du Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2019 par RSF.