Ali Lmrabet menacé dans sa cellule
Organisation :
Le journaliste et directeur de publication Ali Lmrabet, emprisonné
depuis le 13 mai 2003 et condamné à trois ans de prison, a comparu
ce matin devant le tribunal de Rabat pour une autre affaire remontant à
2001.
Le journaliste est poursuivi pour "diffusion de fausses informations
portant atteinte à l'ordre public ou susceptibles de lui porter
atteinte" en raison d'articles parus en 2001. Le 21 novembre 2001,
il avait été condamné à quatre mois de prison et une amende de 30 000
dirhams (environ 3 000 euros). Le parquet de Rabat avait
immédiatement fait appel. Le procès en appel prévu aujourd'hui a été
différé au 7 janvier 2004, à la demande des avocats d'Ali Lmrabet.
Toutes les pièces du dossier ne leur avaient pas été communiquées.
Avant que le procès soit suspendu, Ali Lmrabet s'est adressé aux
représentants de la presse présents dans la salle, notamment de
nombreux correspondants des médias espagnols. Il a déclaré que deux
hommes lui avaient rendu visite dans sa cellule la veille et avaient
menacé de l'accuser de trafic de haschich au sein de la prison. Ils
ont également menacé de dissimuler, en son absence, d'importantes
quantités de haschich dans ses affaires s'il continuait d'écrire
dans la presse. Des articles écrits par Ali Lmrabet depuis son
incarcération sont en effet paru dans divers journaux à l'étranger,
parmi lesquels le quotidien français Le Monde ou le magasine
Courrier International.
Ali Lmrabet, directeur de publication de l'hebdomadaire Demain
Magasine, avait été condamné en 2001 pour "diffusion de fausses
informations" suite à la publication dans Demain Magasine d'un
article intitulé "le Palais de Skhirat serait en vente". Pour Ali
Lmrabet, la véritable raison de ces poursuites est la publication
(dans le numéro du 27 octobre 2001 de Demain Magasine) des bonnes
feuilles du livre du journaliste du quotidien Le Monde, Jean-Pierre
Tuquoi sur le Maroc, "Le dernier roi". Ali Lmrabet avait été
condamné en vertu de l'article 42 du code marocain de la presse. Suite à ce
verdict, Demain Magasine avait été interdit de paraître pendant un
mois.
Publié le
Updated on
20.01.2016