Algérie : 18 mois de prison ferme requis contre Abdelhakim Setouane
Le journaliste Abdelhakim Setouane est poursuivi pour “diffamation” et “chantage” après la publication d’un article dans lequel il révélait une relation extra-conjugale du président de la chambre basse du parlement algérien. Reporters sans frontières (RSF) dénonce un réquisitoire disproportionné et appelle à sa libération immédiate.
Dix-huit mois de prison ferme. C’est la peine requise, le 15 mars, contre le rédacteur en chef du site d’informations Essafir broadcast, Abdelhakim Setouane, par le tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Le journaliste, placé en détention provisoire depuis le 20 octobre 2020, est poursuivi pour “diffamation”, “atteinte à la vie privée”, “chantage journalistique” et “publication d’informations malveillantes” par le ministère de la Communication. En cause : la publication d’un article dans lequel il affirme que le président de la chambre basse du parlement algérien, Slimane Chenine, entretient une relation extra-conjugale.
L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 29 mars prochain. Au cours de sa plaidoirie, l’avocat du journaliste a notamment fait valoir que le ministère de la Communication s’était porté partie civile - un fait inhabituel - alors même que le président de l’Assemblée nationale, pourtant directement mis en cause, n’a pas lui-même porté plainte.
“Ce réquisitoire et les poursuites engagées par le ministère de l’Information contre Abdelhakim Setouane sont totalement disproportionnés, s’inquiète le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, Souhaieb Khayati. Et la détention provisoire du journaliste n’a que trop duré. RSF appelle à sa libération immédiate.”
L'Algérie figure à la 146e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. Le pays a perdu 27 places depuis 2015.