Agressions à répétition contre des journalistes de télévision, Reporters sans frontières dénonce une situation « préoccupante »
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Reporters sans frontières condamne les agressions à répétition qui ont visé, la semaine dernière, des journalistes de télévision et demande à la police de faire preuve de plus d'efficacité.
Reporters sans frontières est révoltée par l'agression commise, le 16 juin 2005, contre Luis Mego Díaz, d'América Televisión et Jaime Herrera Atayala, de la Televisión nacional del Perú, par des villageois de la commune de San Cirilo (région de Cajamarca, Nord-Ouest). L'organisation dénonce également les violences subies dans des conditions similaires, par Silvana Moz Mendoza et Raúl Tarrillo, d'Amazónica Televisión-Canal 2, le 8 juin, à Iquitos (région de Loreto, Nord).
« Le mécontentement de certaines populations à l'égard de la presse ne justifie en rien ces brutalités en série contre des journalistes qui ne font que leur travail. La question de la sécurité des journalistes dans certaines zones reculées du Pérou devient réellement préoccupante. Nous dénonçons également le laxisme de la police qui, par deux fois, a été incapable d'encadrer les manifestations au cours desquelles ces agressions ont eu lieu et de protéger les journalistes à temps. Nous espérons qu'elle saura faire preuve d'un peu plus d'efficacité lorsqu'il s'agira de confondre les coupables », a déclaré Reporters sans frontières.
Dans la matinée du 16 juin, Luis Mego Díaz et Jaime Herrera Atayala ont été violemment pris à partie par des villageois de la commune de San Cirilo, qui manifestaient contre la pollution des nappes phréatiques par l'industrie minière dans la région de Cajamarca. Un troisième journaliste, Sandro Chambergo Montejo, du quotidien Correo de Lambayeque, a dû prendre la fuite devant la furie des agresseurs.
Jaime Herrera Atayala a été frappé à la tête, dépouillé de son brassard de presse et poursuivi par cinq villageois, selon l'Association nationale des journalistes (ANP). Son collègue Luis Mego Díaz a quant à lui reçu des coups de poings et des coups de pieds à l'abdomen et a été fouetté aux jambes. Jaime Herrera Atalaya a identifié Genaro López Celiz parmi les agresseurs de son confrère.
« Les villageois reprochent aux journalistes leur partialité dans le traitement des sujets d'environnement. Selon eux, la presse prend le parti de l'industrie minière », a expliqué à Reporters sans frontières Zuliana Lainez Otero, de l'ANP, qui a recueilli le témoignage des deux victimes.
Silvana Moz Mendoza et Raúl Tarrillo ont été insultés et frappés à coups de bâton, le 8 juin à Iquitos (Nord), par des manifestants éméchés se réclamant du « Front patriotique de Loreto », alors qu'ils filmaient le blocus de la ville au cours d'une grève de 48 heures. Selon la rédactrice en chef d'Amazónica Televisión, citée par l'association de défense de la liberté de la presse IPYS (Instituto Prensa y Sociedad), la police n'aurait pas réagi.
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Updated on
20.01.2016