Affaire Zahra Kazemi : Reporters sans frontières s'inquiète de l'inertie des autorités iraniennes auprès du Canada et de l'Union européenne
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Reporters sans frontières s'est inquiétée, le 20 janvier 2004, auprès de Bill Graham, ministre canadien des Affaires étrangères, et de ses quinze homologues de l'Union européenne, de l'inertie qui règne dans le dossier Zahra Kazemi et du peu d'empressement des autorités iraniennes à voir la justice rendue dans cette affaire.
"Depuis le report du procès du meurtrier présumé, plus rien ne semble bouger. Les avocats de la famille de la victime n'ont pas pu consulter le dossier pénal et donc préparer effectivement leur plaidoirie. Les autorités n'ont fixé aucune date pour la reprise du procès et nous ne savons même pas si les avocats ont une chance quelconque d'avoir accès au dossier complet de cette affaire", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
L'organisation a demandé aux ministres qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour que toute la lumière soit faite dans cette histoire et que justice soit rendue, et pour obtenir le rapatriement du corps de Zahra Kazemi au Canada. Le corps de la journaliste a été inhumé à Chiraz (sud du pays), le 22 juillet 2003, contre la volonté de son fils, Stéphan Hachemi, de nationalité franco-canadienne et résident permanent au Canada. La mère de Zahra Kazemi, résidant en Iran, avait demandé le rapatriement du corps au Canada et avait signé une demande en ce sens auprès de l'ambassade du Canada à Téhéran. Les autorités canadiennes avaient appuyé cette demande. Néanmoins, l'inhumation avait eu lieu dans la précipitation en Iran et depuis, les demandes d'exhumation et de rapatriement au Canada semblent vaines et sans espoir. La mère de la journaliste a reconnu publiquement avoir été victime de pressions pour autoriser l'inhumation du corps en Iran.
Reporters sans frontières salue l'initiative du Canada qui a permis le vote par l'Assemblée générale des Nations unies, le 12 décembre 2003, d'une résolution condamnant les violations des droits de l'homme qui continuent à être perpétrées en Iran. Conformément à l'invitation faite au Conseil de l'Union européenne par le Parlement européen, le 15 janvier 2004, l'organisation encourage et soutient vivement l'Union européenne à présenter un projet de résolution similaire lors de la prochaine session de la Commission des droits de l'homme, notamment pour condamner fermement la détention arbitraire qui continue à être pratiquée dans ce pays.
Zahra Kazemi, journaliste irano-canadienne, résidente au Canada, avait été interpellée le 23 juin 2003 alors qu'elle photographiait des familles de détenus devant la prison d'Evin, au nord de Téhéran. Battue au cours de sa détention, elle est décédée des suites de ses blessures le 10 juillet. Après avoir tenté de dissimuler les causes de la mort de la journaliste, les autorités iraniennes ont reconnu, le 16 juillet 2003, qu'elle avait été "battue".
Au terme d'une lutte entre le clan des réformateurs et celui des conservateurs, qui s'accusent mutuellement de la mort de la journaliste, un agent du service des renseignements iraniens, Mohammad Reza Aghdam Ahmadi, a été désigné comme le meurtrier présumé et arrêté. Le report de son procès a été décidé le 4 novembre 2003. L'avocate Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, a accepté d'assurer la défense des droits de la famille de Zahra Kazemi.
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Updated on
20.01.2016