Reporters sans frontières appuie la proposition faite par les autorités canadiennes aux autorités iraniennes pour que trois experts judiciaires, un Canadien, un Iranien et un troisième désigné par les deux parties, procèdent à l'autopsie de la journaliste Zahra Kazemi, afin de déterminer les circonstances de sa mort.
Reporters sans frontières appuie la proposition faite par les autorités canadiennes aux autorités iraniennes pour que trois experts judiciaires, un Canadien, un Iranien et un troisième désigné par les deux parties, procèdent à l'autopsie de la journaliste Zahra Kazemi, afin de déterminer les circonstances de sa mort.
"Nous réitérons également notre soutien aux revendications du fils de la journaliste, Stephan Hachemi, et du gouvernement canadien, sur le rapatriement du corps de la journaliste au Canada. Nous ne pouvons accepter que le ministre des Affaires étrangères iranien, Kamal Kharazi, continue d'éluder les appels de la diplomatie canadienne. Nous constatons la volonté évidente de l'Iran de conforter les responsables de la mort de Zahra Kazemi dans l'impunité. Nous demandons par ailleurs à la communauté internationale, et en particulier à l'Union européenne, de soutenir les Canadiens dans leurs requêtes légitimes", a déclaré Reporters sans frontières.
Une chape de plomb entoure encore les circonstances de la mort de Zahra Kazemi et l'enquête semble au point mort. De nombreuses questions, posées par le collectif d'avocats qui représente la famille de la victime, sont à ce jour restées sans réponse. Pourquoi l'identité de tous les interrogateurs de la journaliste n'a-t-elle pas été révélée ? Qui a falsifié les comptes rendus d'interrogatoires ? Pourquoi la justice iranienne continue-t-elle de rejeter les déclarations de plusieurs témoins, présents sur les lieux au moment des interrogatoires, qui affirment qu'un haut responsable de la prison où était retenue la journaliste l'a frappée à la tête ? Pourquoi les autorités refusent-elles que des experts indépendants examinent le corps de Zahra Kazemi?
Seule une autopsie permettrait en effet d'infirmer ou de confirmer le récent témoignage du docteur Shahram Aazam, réfugié au Canada, selon lequel la journaliste avait été violée et torturée en prison. Ce médecin iranien affirme en effet avoir été le premier à ausculter le corps de Zahra Kazemi, aux urgences d'un hôpital de Téhéran, quatre jours après son arrestation, et avoir constaté des traces évidentes de sévices.
Rappel des faits
Zahra Kazemi, journaliste irano-canadienne de 54 ans, résidente au Canada, avait été interpellée, le 23 juin 2003, alors qu'elle photographiait des familles de détenus devant la prison d'Evine, au nord de Téhéran. Battue au cours de sa détention, elle est décédée des suites de ses blessures le 10 juillet. Après avoir tenté de dissimuler les causes de son décès, le rapport d'enquête rendu public par les autorités iraniennes, le 20 juillet, ne précisait pas l'origine du coup qui lui a été fatal.
Le corps de Zahra Kazemi avait été inhumé dans la précipitation, à Chiraz (sud du pays), le 22 juillet 2003, contre la volonté de son fils, Stéphan Hachemi, de nationalité franco-canadienne et résident permanent au Canada. La mère de la journaliste avait reconnu publiquement avoir été victime de pressions pour autoriser l'enterrement en Iran. Depuis, les demandes d'exhumation et de rapatriement du corps au Canada sont restées vaines.