Soudan : RSF demande la libération immédiate de la journaliste Amal Habani
Reporters sans frontières (RSF) exprime sa plus vive inquiétude quant au sort de la journaliste Amal Habani, arrêtée le 16 janvier 2018 par les services de renseignement et de sécurité soudanais (NISS). L’organisation de défense de la liberté de la presse appelle les autorités à la libérer sans délai.
Cela fait maintenant plus de deux semaines qu’Amal Habani, journaliste pour le site en ligne Al-Taghyir, est détenue arbitrairement dans une des cellules des NISS à la prison pour femmes à Omdourman, au nord-ouest de Khartoum. Aucune charge officielle n’a été retenue contre elle. La journaliste n’a toujours pas eu accès à un avocat, bien que six d’entre eux, spécialistes des droits de l’homme, ont lancé le 29 janvier un recours constitutionnel pour condamner son arrestation et sa détention. Pour l’instant, des membres de sa famille ont pu la voir, mais ils n’ont pas été autorisés à lui poser des questions sur son état actuel. Ils ne savent pas non plus si elle a pu recevoir les médicaments dont elle a besoin pour soigner son hypertension.
Amal Habani, qui est également lauréate du prix Amnesty International pour son travail sur les droits de l'Homme au Soudan, a été arrêtée le 16 janvier dernier par les services de renseignement et de sécurité soudanais (NISS) alors qu’elle couvrait les manifestations contre la hausse des prix du pain, à Khartoum. Selon des informations recueillies par RSF, au moment de son interpellation, la journaliste a été frappée à coups de matraques en fer et électriques ce qui a entraîné des palpitations, des troubles respiratoires et une perte de conscience.
“Amal Habani a subi des mauvais traitements, son maintien en détention est totalement arbitraire, nous exigeons sa libération immédiate. Nous sommes très inquiets et craignons que son état de santé, déjà fragile, ne se détériore davantage, alerte Virginie Dangles, rédactrice en chef de RSF.”
Amal Habani fait partie de ces quinze journalistes qui avaient été arrêtés, les 16 et 17 janvier, lors de ces marches de protestation qui ont secoué la capitale soudanaise et Omdourman. Tous, à l’exception d’Amal Habani, ont été libérés.
Le Soudan reste en fin de peloton en conservant la 174ème place sur 180 dans le Classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.