Arrestation d’un journaliste-citoyen pour ses articles sur la révolte du Rif

Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’arrestation du fondateur d’un site d’information généraliste, suite à ses écrits sur les manifestations dans la région d’Al-Hoceima. Abdelkebir Al Hor est le quatrième journaliste-citoyen à se retrouver derrière les barreaux depuis le début de la révolte du Rif.

Le fondateur du site d’information indépendant Rassdmaroc, Abdelkebir Al Hor, a été arrêté le 6 août à Marrakech puis transféré à Casablanca. Après cinq jours passés en garde à vue, il a été dirigé à Rabat pour une audition préliminaire par un juge spécialisé dans les affaires terroristes. D’après ses proches, qui ont été contactés par RSF, ce sont notamment ses nombreux articles sur le mouvement de protestation “Al Hirak”, dans la région du Rif, qui lui auraient valu d’être accusé d’apologie du terrorisme, d’incitation à la désobéissance et d’offense à corps constitué. Le journaliste se trouve actuellement en détention préventive en attendant la fin de la phase d’instruction.


L’avocat de la défense a précisé aux équipes de RSF que : «les accusations pesant sur Abdelkebir Al Hor sont d’une extrême gravité et n’ont rien avoir avec ses activités journalistiques. » Le fondateur du Rassdmaroc risque jusqu’à 10 ans de prison.


“Ecrire et informer sur un mouvement de protestation n’est pas un crime. RSF rappelle que le travail d’information citoyenne répond aux interprétations récentes de l’article 19 sur la liberté d’expression et d’opinion par le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies. L’organisation de défense de la liberté d’information demande par conséquent la libération immédiate d’Abdelkebir Al Hor ainsi que celle des autres journalistes-citoyens et collaborateurs de médias arbitrairement détenus pour avoir couvert la révolte du Rif”.


Pour rappel, le journaliste Hamid Mahdaoui, fondateur du site d’information Badil.info a été arrêté alors qu’il filmait des rassemblements dans la région d’Al-Hocaïma puis condamné fin juillet à trois mois de prison ferme officiellement “pour avoir "invité" des personnes à "participer à une manifestation interdite". Trois autres journalistes-citoyens et trois collaborateurs de média se trouvent également en détention provisoire en attendant la fin de l’instruction, suite à leur couverture des événements du Rif. Seul Mohamed Al Hilali, directeur du site Rifpress, a bénéficié d’une grâce royale le 30 juillet dernier.


Le Maroc figure à la 133ème place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse en 2017.

Publié le
Updated on 31.08.2017