Reporters sans frontières dénonce le harcèlement judiciaire dont est victime Abdallah Zouari, condamné en appel à une peine de 13 mois de prison ferme. Le 8 octobre, le tribunal de Médnine a confirmé les jugements prononcés en première instance pour « diffamation » et « infraction à une disposition de contrôle administratif ».
Reporters sans frontières dénonce l'acharnement judiciaire dont est victime Abdallah Zouari, condamné en appel à une peine cumulée de 13 mois de prison ferme.
« On se demande quel nouveau stratagème les autorités tunisiennes vont inventer pour briser ce journaliste qui sort déjà de onze ans de prison. Le gouvernement de Zine El-Abidine Ben Ali continue dans sa stratégie de musellement de la presse. Ce régime n'hésite pas à organiser des festivals sur les médias, voire même, à accueillir le Sommet mondial de la société d'information de 2005 mais en confiant l'organisation à un ancien directeur des services spéciaux, connus pour leurs pratiques de tortures. Dans le même temps, il impose une chape de plomb sur la liberté de l'information», a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Abdallah Zouari avait été condamné le 18 juillet à quatre mois de prison ferme, en première instance, pour diffamation. Une plainte avait été déposée par une propriétaire de cybercafé avec laquelle il avait eu une altercation car elle lui refusait l'accès à Internet. Son procès en appel, qui devait se tenir le 24 septembre, avait pu être reporté à la demande de ses avocats au 8 octobre.
Par ailleurs, Adballah Zouari avait été condamné en première instance, le 29 août, à neuf mois de prison ferme, pour « infraction à une mesure de contrôle administratif ». Il avait été arrêté par des policiers en civil alors qu'il se trouvait sur le marché de Ben Guerdane. Assigné à résidence depuis sa libération de prison le 6 juin 2002, après onze ans d'incarcération, il ne devait pas sortir du gouvernorat de Médnine. Or Ben Guerdane se trouve précisément dans ce gouvernorat.
Les deux procès en appel ont confirmé les jugements en première instance. Les avocats du journaliste ont maintenant dix jours pour se pourvoir en cassation.
Abdallah Zouari est journaliste pour Al Fajr, une publication islamiste non officielle.