Abdallah Zouari, journaliste de l'hebdomadaire islamiste Al-Fajr (suspendu), a suspendu sa grève de la faim. Au 34e jour de sa grève de la faim, le journaliste avait été hospitalisé d'urgence à la clinique privée de Zaitouna suite à un malaise cardiaque.
Le 25 février, le journaliste Abdallah Zouari a « suspendu » son jeûne commencé le 23 janvier 2005 pour protester contre son assignation administrative à 500 kilomètres de sa famille.
Au 34e jour de sa grève de la faim, le journaliste a été hospitalisé d'urgence à la clinique privée de Zaitouna suite à un malaise cardiaque. Il a accepté de s'alimenter de nouveau à l'appel de plusieurs organisations nationales et internationales « craignant pour sa santé ». Elles se sont engagées à continuer à le soutenir pour qu'il obtienne la fin de l'assignation administrative qu'il endure depuis sa sortie de prison en septembre 2004. Il a quitté la clinique le 27 février après avoir subi un examen complet.
Joint au téléphone par Reporters sans frontières, M. Zouari a indiqué qu'il entendait reprendre sa grève de la faim si sa situation ne changeait pas réellement.
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24.02.2005
L'hôpital de Zarzis « surpeuplé » : Abdallah Zouari renvoyé chez lui
Abdallah Zouari, de l'hebdomadaire islamiste Al-Fajr (suspendu), a été renvoyé de l'hôpital de Zarzis, le 23 février au soir, alors qu'un médecin avait dans un premier temps ordonné son hospitalisation. En grève de la faim depuis 33 jours pour protester contre son éloignement administratif, le journaliste a aujourd'hui besoin d'un suivi médical quotidien.
Le 23 février à 16 heures, il avait été transporté d'urgence à l'hôpital auxiliaire de Zarzis, suite à un malaise. Après quelques tests médicaux, le cardiologue de service avait signé l'avis d'hospitalisation de M. Zouari. Les formalités administratives terminées, une infirmière avait apporté un brancard pour l'amener à sa chambre.
Vers 22 heures, le cardiologue est revenu sur sa décision et a demandé au journaliste de rappeler ses proches, qui avaient déjà quitté l'hôpital, pour qu'ils viennent le chercher. Face à l'incompréhension de M. Zouari, le médecin lui a expliqué que l'hôpital était « surpeuplé », qu'il y avait des cas plus graves à soigner et qu'il n'y avait donc pas de place pour lui. Le médecin a remis au journaliste un cocktail de médicaments pour « soulager ses souffrances » et l'a renvoyé à son domicile de Zarzis.
Un médecin, cité par l'AFP, a constaté que M. Zouari « se déplaçait avec des béquilles, avait perdu 9 kg et commençait à montrer des troubles neuro-végétatifs ».
Le 9 février dernier, Abdallah Zouari avait passé cinq heures sous perfusion intraveineuse, à l'hôpital de Zarzis, à la suite d'une importante chute de tension. Cet établissement public n'avait déjà pas voulu le garder en observation alors que son état l'exigeait, d'après son médecin personnel.
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Tunisie - 23.02.2005
Abdallah Zouari hospitalisé après 32 jours de grève de la faim
Au 32e jour de sa grève de la faim, Abdallah Zouari a été victime d'un malaise. Il discutait avec des proches lorsque son cœur a commencé à battre très fort et ses paroles sont devenues incompréhensibles. Il a été immédiatement conduit aux urgences de l'hôpital auxiliaire de Zarzis. Le cardiologue de service a décidé de le garder une nuit en observation.
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Tunisie - 23.02.2005
Abdallah Zouari est en grève de la faim depuis un mois
Abdallah Zouari, de l'hebdomadaire islamiste Al-Fajr (suspendu), est en grève de la faim depuis le 23 janvier 2005. Selon ses proches, son état de santé est très préoccupant. Les autorités feignent toujours de ne pas entendre les nombreux appels à sa libération, en Tunisie et à l'étranger.
« Il est scandaleux qu'une personne doive en arriver là pour que ses droits et ceux de sa famille soient respectés. Devant les conditions de vie très dures d'Abdallah Zouari et face à l'aggravation de son état de santé, il est aujourd'hui nécessaire d'agir vite. Nous demandons à M. Rafik Belhaj Kacem, ministre de l'Intérieur, d'user de son autorité pour mettre fin à l'assignation à résidence de M. Zouari, afin qu'il puisse mener une vie normale avec sa famille à Tunis », a déclaré Reporters sans frontières.
Joint au téléphone par l'organisation, Abdallah Zouari a déclaré : « J'ai entamé cette grève de la faim pour revendiquer mon droit élémentaire de vivre avec ma famille et mes enfants. Je suis au 32e jour de ma grève et pourtant les persécutions dont je suis victime ne cessent d'augmenter. Il y aujourd'hui une douzaine de policiers, en uniforme et en civil, postés devant mon domicile. Il n'y a aucun signe des autorités pour alléger mes souffrances et celles de ma famille. »
Face à l'indifférence du pouvoir, la mère d'Abdallah Zouari, âgée de 75 ans, sa femme et ses enfants ont également entamé, le 13 février, une grève de la faim. « Nous avons tapé à toutes les portes des officiels du gouvernement et avons envoyé des lettres à toutes les personnes qui seraient en mesure de nous aider, mais nous n'avons jamais obtenu de réponse. Alors j'ai décidé de me joindre à lui dans sa grève de la faim », a déclaré à la presse Mahjouba, la mère du journaliste.
Après avoir purgé onze ans de prison, Abdallah Zouari avait été libéré le 6 juin 2002. Il avait de nouveau été arrêté et condamné, en octobre 2003, à 13 mois de prison. Depuis sa sortie, en septembre 2004, M. Zouari vit sous le coup d'une mesure d'éloignement à Zarzis (500 km de Tunis), où il est étroitement surveillé, alors que sa femme et ses cinq enfants vivent à Tunis (lieu de son arrestation).