14 personnes ont été arrêtées puis relâchées sous caution pour avoir diffusé, entre le 6 et le 11 novembre, un e-mail qui critiquait la politique économique du Président Mugabe (photo) et demandait son départ. Reporters sans frontières dénonce ces arrestations et demande l'abandon des poursuites judiciaires.
14 personnes ont été arrêtées puis relâchées sous caution pour avoir diffusé, entre le 6 et le 11 novembre, un e-mail qui critiquait la politique économique du Président Mugabe et demandait son départ. Ces personnes doivent se présenter devant la justice le 26 novembre.
Reporters sans frontières dénonce ces arrestations et demande l'abandon des poursuites judiciaires à l'encontre des personnes ayant fait circuler l'e-mail. « Robert Mugabe a déjà muselé les médias classiques. Nous devons faire entendre notre voix pour que l'Internet ne subisse pas le même sort », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. « L'opposition zimbabwéenne utilise de plus en plus le réseau pour s'organiser et diffuser des informations critiques sur le régime. C'est un droit qui ne doit pas leur être dénié », a-t-il ajouté.
Selon The Herald, quotidien contrôlé par le gouvernement, les personnes arrêtées ont été relâchées moyennant le paiement d'une caution de 50 000 dollars zimbabwéens (10 US$). Le journal précise que l'e-mail « incitait le peuple à des manifestations violentes et des grèves pour contraindre le Président Mugabe à quitter le pouvoir ».
Le Parlement a adopté, en 2002, une loi permettant aux autorités d'intercepter les e-mails. C'est cependant la première fois que cette loi est appliquée. Selon un cadre travaillant pour un fournisseur d'accès à Internet zimbabwéen, interrogé par la radio
britannique BBC, aucun système de surveillance des e-mails n'aurait encore été installé. La police est donc intervenue après que l'e-mail en question lui a été transféré.
Au Zimbabwe, les journaux utilisent Internet pour déjouer la censure du gouvernement. En octobre, suite à l'interdiction de parution du Daily News, les responsables du journal ont décidé de continuer leur publication au travers d'un site Internet hébergé en Afrique du Sud. Un autre journal, The Insider, a lancé, en septembre, son édition en ligne afin de remédier au coût prohibitif d'une publication sur papier. Ce site affiche sa volonté de fournir une information indépendante.