Zouhair Yahyaoui a cessé sa grève de la faim
Organisation :
Le 24 avril, lors de la visite hebdomadaire de sa famille, Zouhair Yahyaoui l'a informée qu'il avait cessé sa grève de la faim. "Zouhair était resté sans suivi médical pendant la dernière semaine de sa grève et a dû cesser son jeûne à cause de violents maux d'estomac", a indiqué à l'AFP Souhayr Belhassen, coordinatrice du comité de soutien au jeune cyberdissident. "Nous réclamons pour le moins son transfert dans un autre centre carcéral et l'examen de son pourvoir en cassation" introduit depuis son jugement en appel en juillet 2002, a ajouté Souhayr Belhassen.
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18 avril 2003
Zouhair Yahyaoui en grève de la faim depuis 3 semaines
Le cyberdissident Zouhair Yahyaoui en est aujourd'hui à son 21e jour de grève de la faim. Il avait débuté son jeûne, le 28 mars, pour exiger sa libération.
"Zouhair Yahyaoui semble déterminé dans son combat. Le pouvoir tunisien portera une énorme responsabilité s'il lui arrive quelque chose. Reporters sans frontières demande au chef de l'Etat la libération immédiate et inconditionnelle de Zouhair Yahyaoui ainsi que celle de Hamadi Jebali, emprisonné depuis 1991", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Selon sa famille qui lui a rendu visite le 10 avril à la prison de Borj el Amri (située à 30 km de Tunis), le cyberdissident Zouhair Yahyaoui avait des difficultés à se déplacer en raison de son état de faiblesse. Ses proches l'ont trouvé extrêmement amaigri et déprimé. Il pesait 50 kilos (pour 1,78 m) contre 70 kilos au moment de son arrestation.
Nourriture souillée par les gardiens, lecture interdite, correspondance volée, promenade quotidienne supprimée, menaces des geôliers : le jeune homme ne supporte plus ses conditions de détention qui se sont dégradées ces dernières semaines.
Du 17 au 30 janvier 2003, Zouhair Yahyaoui avait déjà observé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention et demander sa libération.
Le 10 juillet 2002, Zouhair Yahyaoui a été condamné, par la cour d'appel de Tunis, à deux ans de prison pour "propagation de fausses nouvelles". Il avait été arrêté, le 4 juin, par plusieurs policiers en civil dans un cybercafé. Au cours de son interrogatoire, il avait subi trois séances de "suspension", méthode de torture où la personne est suspendue par les bras, avec les pieds touchant à peine le sol.
Zouhair Yahyaoui écrivait sous le pseudonyme "Ettounsi" qui signifie le Tunisien en arabe. Il avait fondé le site TUNeZINE en juillet 2001 pour diffuser des informations sur la lutte en faveur de la démocratie et des libertés en Tunisie, et publiait en ligne des documents de l'opposition. Il avait été le premier à diffuser la lettre dénonçant le système judiciaire du pays adressée au président de la République par le juge Mokhtar Yahyaoui.
Hamadi Jebali, directeur de l'hebdomadaire Al Fajr, organe du mouvement islamiste An Nahda, est emprisonné depuis 1991. En 1992, il avait été condamné par la Cour militaire de Tunis à seize ans de prison pour "agression dans l'intention de changer la nature de l'Etat" et "appartenance à une organisation illégale". Il venait de purger une peine d'un an de prison pour avoir publié un article qui critiquait le système des tribunaux militaires. A la mi-mars, le journaliste a été transféré de la prison de Bizerte à la prison de Sfax.
De la mi-janvier à la mi-février 2003, le journaliste avait également jeûné pour protester contre ses conditions de détention et exiger sa libération.
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Il y a plus de 13 ans, Reporters sans frontières mettait en place les "parrainages" et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. 120 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Zouhair Yahyaoui est ainsi soutenu par : Avaldoci, le Club de la presse Marseille, le Club de la presse du Périgord, El periodico de Catalunya, Fraternitaire, El Triangle, Le Nouvelliste, liberation.fr, Maison de la presse - Mons, Radio Populare, RTBF, REE, www.categorynet.com.
Hamadi Jebali est ainsi soutenu par : le Club de la presse de Toulon.
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20.01.2016