Venezuela: un photoreporter menacé, torturé et laissé au bord d’une route
Deux jours après sa disparition, le photoreporter vénézuélien Jesús Medina a été retrouvé tabassé et à moitié nu au bord d’une autoroute le 6 novembre 2017. Reporters sans frontières appellent les autorités à identifier au plus vite les responsables de ce crime et garantir la sécurité du journaliste.
Deux jours après l’annonce de sa disparition, le photoreporter vénézuélien Jesús Medina, du journal d’opposition Dólar Today, a été retrouvé lundi 6 novembre, à moitié nu et des marques de violence sur le corps, au bord d’une autoroute, non loin de Caracas. Le journaliste a expliqué sur les réseaux sociaux avoir été “torturé et menacé de mort”. L’identité de ses ravisseurs reste à ce jour inconnue.
Jesús Medina venait de publier un reportage sur les conditions de détention de la prison d’Aragua, connue sous le nom de Tocorón, un des centres pénitenciers les plus dangereux du pays. Le 1er novembre, il avait signalé, avoir reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux suite à la publication de photos montrant notamment l’existence d’une boite de nuit au sein même de la prison de Tocorón.
Avant que se trace ne soit perdue, il avait envoyé un mystérieux message à ses collègues de travail, indiquant: “ils m’ont attrapé, urgent”
“Reporters sans frontières exhorte les autorités à faire tout le nécessaire pour identifier les responsables de l’enlèvement du journaliste Jesús Medina et garantir sa sécurité, déclare Emmanuel Colombié, responsable du bureau Amérique latine pour Reporters sans Frontières. Les autorités doivent prendre au sérieux les menaces contre les journalistes et assurer des mesures de protections préventives pour éviter que ce type de situation ne se reproduise”.
Le 6 octobre 2017, en compagnie du journaliste italien Roberto Di Matteo et suisse Filippo Rossi, le photoreporter s’était rendu à Tocorón et avait demandé la permission de réaliser un reportage à l’intérieur du bâtiment. Les trois journalistes avaient été arrêtés, interrogés et leur matériel confisqué avant d’être remis en liberté quelques heures plus tard.
Le Venezuela est classé 137e sur 180 pays au Classement sur la liberté de la presse établi par RSF en 2017.