Vague de violence contre des journaux indépendants
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Des actes d'une violence sans précédent ont été perpétrés ces derniers jours au Kazakhstan contre des journaux indépendants. Les locaux de la rédaction de l'hebdomadaire Respublika à Alma Ata ont été détruits par le feu, le 22 mai 2002, après une attaque des bâtiments aux cocktails Molotov. Trois jours auparavant, le cadavre d'un chien décapité avait été suspendu devant l'entrée du journal. Le 21 mai, des inconnus ont attaqué le siège du journal d'opposition Soldat. Deux employés du journal ont été frappés, du matériel informatique a été volé et d'autres équipements saccagés.
Reporters sans frontières a interpellé le président Noursultan Nazarbaiev, dans un courrier envoyé le 24 mai 2002. "Contrairement à ce qu'affirment certains responsables, ces attaques n'ont rien du "hooliganisme ordinaire". Elles visent, une fois de plus, deux des journaux les plus critiques envers le pouvoir", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Les autorités ont, si elles le veulent, les moyens de marquer un coup d'arrêt à ces violences à l'égard de la presse. Nous vous tiendrons responsable de l'évolution de la situation", a ajouté Robert Ménard dans sa lettre au chef de l'Etat.
Reporters sans frontières rappelle que le journal Respublika est régulièrement l'objet de menaces pour ses enquêtes sur la corruption dans la classe politique. Sa rédactrice en chef, Lira Baïseitova, a été agressée à deux reprises en 2000 et 2001. Le journal Soldat, proche du parti d'opposition de l'ancien Premier ministre Kajegueldine en exil, a également été la cible ces deux dernières années de nombreux actes d'intimidations et d'attaques de ses locaux. Son rédacteur en chef, Ermurat Bapi, a été traduit en justice, en 2000, pour la publication d'un article jugé diffamatoire à l'égard du président Nazarbaiev.
Les entraves à la liberté de l'information sont toujours aussi nombreuses dans un pays tenu par la famille et les proches du président Nazarbaiev : contrôle des autorités sur les moyens d'impression et de publication, censure, pressions et intimidations judiciaires. Les agressions de journalistes sont fréquentes de la part de bandes dont il est difficile de prouver les liens avec des milieux influents, bien que la présomption en soit grande.
La poursuite de la privatisation de la majeure partie des médias kazakhs a bénéficié à des proches du président Nazarbaiev ou à des groupes appartenant à son entourage. En 2001, les avertissements répétés du Président aux médias qui "s'opposent au système et noircissent cet Etat aux yeux du monde" et les intérêts dans le secteur des médias du gendre même du Président, Rakhat Aliev ont, un peu plus encore, contraint les médias à l'autocensure.
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Updated on
20.01.2016